Il y a parfois de drôle de coïncidences dans la vie. L'homme qui a lancé Dominique A avec feu son label Lithium est un quasi homonyme. Il ne s'en faut de pas grand chose. Une lettre tout au plus. Oui, pour une fois, j'avance moins masqué... Et, depuis quelques années, le chanteur est devenu pour moi une référence incontournable, le meilleur de l'hexagone, réconciliant parfaitement l'écriture littéraire à la française à un rock plus dur à la sauce anglo-saxonne. Ce vendredi soir, il était au théâtre de la ville de Paris dans le cadre d'un concert exceptionnel, à l'occasion des vingt ans de son premier album, le mythique "La Fossette". Sortant la chanson de chez nous de l'ornière dans laquelle elle était tombée à l'époque, ce disque a marqué toute une génération de musiciens et plus généralement de fans. D'ailleurs, la majorité du public a quelque part entre 35 et 45 ans, c'est-à-dire à peu près l'âge de leur artiste favori, peut-être à peine moins. Pas vraiment l'endroit et le truc pour djeuns donc. En tout cas, très belle idée d'avoir ainsi séparé le concert en 2 parties distinctes - hier et aujourd'hui -, comme au théâtre par un entracte. Dans la première, Dominique revisite "La Fossette" dans l'ordre et en intégralité et donc pour la nième fois, son fameux "Courage des oiseaux", chanson "sans laquelle il ne serait pas là, devant nous, ce soir". Si, contrairement à beaucoup de spectateurs, ce disque n'est pas mon préféré de l'auteur, loin de là, je dois avouer que les nouvelles interprétations sont assez bluffantes. Moins "home made" que les originales, elles en conservent tout de même l'esprit minimaliste.
S'en suit alors la pause et le passage à nettement plus de musiciens sur scène (10 au lieu de 3 avant), avec notamment un quintet à vents, pour ce qui sera une deuxième partie - pour ma part, la plus attendue - constituée uniquement de morceaux du nouvel album "Vers Les Lueurs" dont la sortie est programmée pour la fin du mois de mars. Il y aura une quinzaine de titres en tout, un peu plus que ce que devrait comporter le disque au final. Si le concert commence de manière presque classique - il faut bien faire entendre le fameux quintet recruté pour l'occasion -, s'en suit rapidement des morceaux beaucoup plus rock ("Close West" impressionnant, "Mainstream"), quelques "tubes" potentiels ("Quelques lumières"), mais aussi d'autres plus décevants à l'écriture un peu simpliste ("Rendez-nous la lumière", "Parce que tu étais là") ou à rallonge ("Le Convoi"). Mais je garde le sentiment de tenir malgré tout, en faisant un peu de tri, un nouvel "Horizon", dans l'esprit de celui de 2006, un de mes albums préférés. Vivement fin mars, donc. Il y aura aussi deux rappels composés d'anciennes chansons, toujours aussi magistralement interprétées : "En secret", "Le métier de faussaire", "Le sens", et pour finir, "Pour la peau" seul, à la guitare, puis sans, uniquement à cappela. Les frissons qui parcourent la peau, puis le silence, implacable. Après plus de 2h30 de concert, chapeau ! Nombreuses standing ovations méritées...
Ci-dessous, deux vidéos filmées du concert de la veille dans le même lieu (malgré la qualité moyenne, merci à contrebandier d'avoir su sauvegarder un peu de jolis souvenirs):