J’ai un problème avec Beigbeder. J’aimais bien le type lorsque je le voyais à la télé. Une sorte de dandy cultivé qui savait me faire rire. Du coup, j’ai voulu lire ses livres. J’avais fait les choses en bonne et due forme puisque je m’étais décidée à lire sa bibliographie par ordre chronologique en partant du plus ancien jusqu’à arriver au plus récent. Un, puis deux, puis trois, et puis, j’ai du arrêter, au bord de la nausée. Le cocktail baise-alcool-cocaïne au bout d’un moment, je n’en pouvais plus.
Et puis, j’ai eu l’occasion de travailler avec lui. J’ai découvert une personne bien loin de son image sympatoche de la télévision. L’homme est imbu de sa petite personne, souvent aviné, irrespectueux avec les gens qui l’entourent et notamment ses lecteurs. Il respire le malsain à dix bornes.
Tout ça aurait du me dégoûter d’aller voir l’adaptation cinématographique de son livre « L’Amour dure trois ans » mais la bande-annonce m’a plutôt convaincue.
J’ai découvert un film très agréable, rythmé, plutôt drôle et surtout, bourré de références littéraires, chose qui se fait si rare de nos jours que je me plais à le souligner. On ne s’ennuie pas un seul instant grâce notamment à des personnalités utilisées à contre-emploi (Joey Starr gay !) ou des has been tout droit sortis de leur théâtre de vaudeville (Bernard Menez joue un grand come back, trente ans après « Oh, oh, jolie poupée » !).
Bon, il y a quand même un truc qui m’a fait flipper. Je me suis reconnue dans pas mal de personnages et notamment dans celui de Marc Marronnier, le double littéraire de Beigbeder. Le film est jalonné de morceaux de musique, les mêmes que ceux que j’ai rangé dans ma PlayList « So me », vous savez, ces chansons que l’on écoute le volume à fond, en solitaire, les oreillettes bien enfoncées, le regard embué de larmes et regardant au loin… et ça, ça m’a vraiment foutu la trouille !