"Il est devenu très difficile de comprendre comment l'Europe peut fonctionner, trouver les moyens de s'ajuster. C'est une réelle source d'inquiétude pour l'avenir de l'économie mondiale. Jusqu'ici, aucun sommet n'a su apporter de réponses adéquates, aucune décision politique n'a su traiter le problème dans son intégralité. La crise reste considérée uniquement comme un problème de dérives budgétaires. Ce n'est pas le cas. Ces déséquilibres existent, mais il y a aussi un écart de compétitivité et de flux de capitaux. Le seul élément positif est venu de Mario Draghi, le président de la Banque centrale européenne (BCE), qui a indirectement soulagé le marché des dettes souveraines. Mais, encore une fois, cela ne traite que l'urgence sans apporter de réponse fondamentale.
"L'inflation n'est pas le problème, c'est la solution"
Depuis la fin de l’année dernière, la solution de faire fonctionner les planchers à billets pour soulager les pays européens surendettés commence lentement à faire consensus. Cette solution vient de gagner un nouveau nom prestigieux, celui de Paul Krugman. L’idée est de dire que l’inflation absorbera mécaniquement une partie du poids de la dette. Ainsi, si les prix augmentent de 10 %, la valeur des avoirs antérieurs diminue d’autant. Pour les investisseurs, il s’agit bien sûr d’une perte mais entre deux maux, il faut toujours choisir le moindre comme dirait l’adage.