Les voeux de l'Islande

Publié le 31 janvier 2012 par Vivreenislande @vivreenislande
Islande. Pouvais-je occulter cette personnalité contrasté là pour clôturer ces 12 voeux éclectiques ? Islande. En 2 syllabes et 7 lettres. Le "I" d'abord. Majuscule, forcément. Rempart granitique d'un peuple et d'un pays qui ne se laissent pas séduire si facilement. Imposant, presque infranchissable, puisqu'insulaire. Le "I" veille; il protège les prodiges de la nation plus que millénaire, que le pire a si souvent disputé au meilleur. Il devance le "s", évocation de ces routes inégales qui occupent une partie de l'île. Passerelle d'asphalte, de terre ocre ou de pierres noires, entre l'homme et la nature. Unis, inséparables, "I" et "s", consonne et voyelle, se mêlent pour former cette interjection de l'effort qu'hurle le marin en action et qui doit décourager le visiteur, avant de lui faire crier Oh ! Ce n'est pas un hasard si la jeune République fut longtemps dédaignée des touristes. Seuls les curieux et les téméraires osèrent d'abord braver le caractère fantasque du climat, le minimalisme de ses structures d'accueil et l'apparente misanthropie de ses habitants. Des habitants qui n'en sont pas moins, quelques tristes sires corrompus mis à part, libres, spontanés, intègres, opiniâtres et généreux. Et puis la lumière fut. Enfin, surtout l'été. Une fois le "I" et le "s" passés, rien ne peut entraver l'accès au "l". Le "l" et ses copines, les "a", "n", "d" et "e", sont une récompense. L'aboutissement des efforts qu'il a fallu déployer pour parvenir jusqu'à l'euphorie Islandaise. Bonheur furtif, sensation inattendue d'où peut surgir le gamin que nous avons été. Alors parfois, les rêves enfouis, répliques oubliées d'un destin d'Homme avorté, ressurgissent au détour d'un reflet sur un lac immobile et disparaissent avec le souffle froid d'une brise nordique. Parfois encore, ce sont les souvenirs lointains qu'un elfe ressuscite. Souvenez-vous ! Humez le vent qui précède l'orage, observez la longue nuit gober le jour et laissez la pluie effacer les vestiges de votre mémoire. Parfois enfin, à la fin de l'hiver, en certains endroits, quand la lumière de l'halogène universel décroit, l'île sert de support au spectacle du temps qui passe. Géométrie éphémère où s'esquissent des ombres douces et mystérieuses, des courbes rondes et sensuelles, des lignes délicates et infinies. L'Islande. L'île où il fait bon Vivre vous souhaite une heureuse année. Et moi aussi !

Untitled from Lislandais on Vimeo.
Les chansons Serenade et Fljotavik ont été empruntées respectivement à Emiliana Torrini et à Sigur Ros.