Comparaison n'est pas raison certes mais dans ce petit coin d'Andalousie, la crise se voit d'abord dans les multiples maisons à vendre qui ne se vendent pas et les non-moins multiples chantiers à différents stades de construction laissés à l'abandon.
Des plaques de marbre jonchent une chappe de béton, des sacs de ciment éventrés par dizaines s'empilent par ailleurs, des tuiles, des tuyaux du carrelage à ne plus savoir où en mettre et autres matériaux... trainent partout sur différentes parcelles depuis plus d'une année . Des envies de venir avec un camion récupérer ces restes d'un temps où beaucoup ont cru que rien ne changerait jamais plus et que le faste et le luxe serait le seul credo de leur vie...
Pour peu que l'on commence à parler aux uns et aux autres dans la petite ville, la crise s'est emparée de la vie des habitants non comme une fatalité mais comme une composante d'un quotidien avec laquelle il faut compter. Mon voisin a été remercié pour ses bons et loyaux services de la mairie de Tarifa qui a licencié, il y a quinze jours la moitié de son personnel. D'autres municipalités avaient déjà opéré cette coupe franche et il en reste à suivre.
Dans le même temps, apparaissent en campagne des modes de vie moins insouciants du gaspillage .. Les oranges amères ne sont plus laissées à elle-même, pourrissant sur le sol, elles font les confitures... un détail direz-vous, il en est d'autres, sur le mode d'échanges de services ...
Ici la crise est clairement dite par les femmes et hommes politiques, le discours n'est ni lénifiant ni même rassurant, il brosse de la situation un état réaliste, effets, conséquences... Cela ne change pas la situation mais offre le mérite de mettre chacun face à une inéluctable réalité et l'obligation d'agir en conséquence plutôt que d'attendre sur le pas de la porte l'arrivée des jours meilleurs en regardant le ciel.
Ici, les secrétaires générales des deux parties politiques les plus importants sont des femmes jeunes. A la tête du PP parti populaire, Maria Dolores des Cospeda une fidèle de Mariano Rajoy, président du gouvernement espagnol. Carme Chacon à la tête du PSOE Parti socialiste ouvrier espagnol. Les partis plus jeunes et plus féminins qui font les assemblées moins tristes. Malheureusement, es discours des deux partis ne semblent pas vraiment neufs. La droite dit c'est la faute de la gauche et inversement et pas grand chose à la suite. Mais il me faudra encore un peu de temps pour creuser le sujet.
Comparaison n'est pas raison et ce ne sont que quelques impressions saisies aux premiers jours de mon séjour dans le sud de l'Espagne. A prendre comme telles ni plus ni moins !