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Pourquoi le délicat sujet de la Laïcité ?

Publié le 01 février 2012 par Rsada @SolidShell

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Lors de son meeting réussi au Bourget, François Hollande a lancé un pavé dans la mare en annonçant que, s’il était élu président de la République le 6 mai prochain, il ferait inscrire la Loi de séparation des Eglises et de l’Etat dans la Constitution.
Cette annonce surprenante n’a pas manqué de faire réagir dans le camp adverse, arguant que le candidat socialiste se lançait dans une réforme de l’inutile puisqu’il y est déjà fait mention dans l’article Ier de notre Constitution. L’avis d’une réforme de l’inutile est également partagé par l’auteur du blog ami et de référence Itsgoodtobeback, qui craint à mi-mot : au mieux un simple effet d’annonce et, au pire, un jeu politique trouble mais risqué.
Ledit bloggeur prête même à François Hollande et à ses conseillers, une manière habile de se défaire du problème épineux de la communauté musulmane de France qui réclame à corps perdus une aide à la construction de nouveaux lieux de culte. Il souligne par ailleurs, qu’une telle réforme constitutionnelle s’avérerait inapplicable dans certaines collectivités d’Outre-Mer ou pourrait conduire à une remise en question du Concordat d’Alsace-Moselle. A un point tel que notre blog très gai s’interroge sur les non-dits de l’équipe de François Hollande qui aurait en arrière pensée une éventuelle réforme du statut des collectivités territoriales. Si rien n’est précisé pour l’Outre-Mer, la 47ème proposition du candidat socialiste annonce que le régime d’Alsace-Moselle ne sera pas remis en question.    
C’est justement cette précision qui fait réagir à gauche, puisque les gardiens de l’orthodoxie laïque (NDRL : les radicaux de gauche), pourtant soutiens de François Hollande, prétendent au contraire qu’une telle mesure renforcerait et validerait définitevement le traité concordataire qu’ils n’ont jamais cessé de contester.

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La Laïcité, trésor de la République, continue de faire parler d’elle près de 110 ans après son adoption !
Voilà bien un sujet qui place notre personnel politique face à ses propres responsabilités. Notamment, celle de la cohérence avec le projet de société que l’on propose à la France et également, la responsabilité d’affirmer avec courage sa conviction la plus profonde.  
Le fameux clivage droite / gauche que beaucoup estime désuet, retrouve ici sa plus belle expression. La loi sur la Laïcité et tout ce qu’elle implique dans la vie quotidienne des français, mérite un vrai débat, un grand débat ! L’élection présidentielle, instant précieux ou le Peuple dessine les contours de l’avenir de notre pays, est le meilleur moment pour chaque candidat, de réaffirmer sa vision personnelle de la Laïcité.
Sur ce point, si je partage les interrogations du blog ami Itsgoodtobeback -que je sais viscéralement attaché aux spécificités en vigueur dans notre France ultramarine- je rejoins tout autant la position défendue par les ultra-orthodoxes de la Laïcité qui ne comprennent pas le choix tangent de leur candidat. La position doit être claire et sans ambiguité.
D’une part, considérer le caractère particulier des départements et territoires d’Outre-Mer (d’ailleurs explicitement reconnu dans la Constitution), c’est reconnaitre avant tout la richesse et la diversité qu’ils apportent à la République et à la France. Si les citoyens de ces bouts de France disposent d’une parfaite égalité vis-à-vis de leurs compatriotes de métropole, leurs traditions et leurs coutumes ne doivent en aucun cas être sous-estimées ou reniées. A ce titre, leur statut actuel demeure de fait intouchable. Il doit être assumé, assuré et protégé.
D’autre part, le droit local et social dont bénéficient les habitants d’Alsace-Moselle parait difficilement attaquable (NDRL : le régime de sécurité sociale), il peut-être mise en parallèle au droit coutumier existant ailleurs ;  une réforme de fond se révélerait extrêmement couteuse tant pour l’Etat que pour les français concernés.  En revanche, comment trouver encore une justification au régime concordataire qui reconnaît et organise les cultes religieux : catholique, luthérien, réformé et israëlite (Islam exclue), au seul motif d’un héritage passé ou d’une Histoire qui n’a plus aucune réalité à ce jour.  
Dans la volonté affichée de François Hollande de réaffirmer l’ancrage laïc de notre République -volonté pleinement partagée- j’aurais souhaité qu’une distinction soit faite entre le respect des spécificités locales et tout ce qui touche, de près ou de loin, la sphère religieuse qui doit être reconnue et protégée certes, mais tenue éloignée de l’organisation publique.
Je suis partisan d’une République « une et indivisible » et non, d’une République « adaptée ». Pour y parvenir, celle-ci doit faire appliquer son principe en tout du point du territoire. Le temps est venu de tourner la page.

A la manière d’André Gide : « La bonne foi est une vertu essentiellement laïque, que remplace la foi tout court. »


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