En 2011, j'ai découvert l'auteur David Foekinos. Comme plus de 800 000 personnes, j'ai lu La Délicatesse. Impossible de passer à côté. En tête des ventes dans chaque librairie ou grande surface spécialisée de bon goût. Plus de 800 000 exemplaires vendus. Imaginez le nombre de lecteurs.. Car par exemple, celui que j'ai lu a été offert à une copine par une autre copine et toute les 3, nous avons lu le même "objet".... Donc cela fait plus d'un million de lecteurs dans un pays et à une époque où le "Tactile numérique" est roi...
Et puis il y a eu Les souvenirs,
roman présenté par David Foekinos pour la rentrée littéraire de septembre 2011.
Ensuite, en décembre, l'adaptation ciné de La Délicatesse (toujours sur les écrans de bon goût aussi !), réalisée par l'auteur et son frère, qui dépasse les 750 000 spectateurs et est nominé pour quelques Césars !
Et récemment, ici même, la chronique du roman Nos séparations. Comme Rennes est The place to be, forcement, David Foekinos est venu.
Et comme mon blog deviendra un jour The blog to be
Vous avez un style particulier, qui vous rend différenciable dès les premières pages de vos livres.... Comment qualifiez vous votre style. Est-ce un style que vous avez choisi, qui vous est venu naturellement, où qui vous a nécessité des siècles de travail ?
DF : C’est difficile pour un auteur de qualifier son propre style. Et puis il a évolué beaucoup depuis mes premiers livres. Ce n’est plus du tout le même. En tout cas, j’aime le travail de peaufinage. Quand, après le premier jet, on réécrit des dizaines de fois le texte. Avoir son style, c’est le plus important. On peut bien sûr ne pas aimer mes livres, mais je suis heureux qu’ils aient leur particularité de style
Dans les souvenirs, votre personnage a la chance d’avoir un patron qui croit en son potentiel littéraire et le soutient. Quelle est la personne qui a eu ce rôle dans votre vie ?
DF : Personne en particulier. Mais parfois il suffit qu’une seule personne ait confiance en vous pour vous donner de la densité, et une forme de légitimité.
Quel est le meilleur souvenir de David Foenkinos l’auteur?
DF : Il y en a plusieurs, mais récemment c’est le jour où j’ai vu l’affiche de mon film un peu partout dans Paris. Ca m’a vraiment marqué.
Quand on est l’auteur de La délicatesse, roman qui approche le million (d’exemplaires !), qu’est-ce que cela change dans la vie ? On change de marque de voiture et de race de chien ? On se regarde 10 fois dans la glace avant de sortir ? On répond à 50 bonjours par jour dans la rue ? On dit mille fois merci aux “j’aime beaucoup ce que vous faire” ? Où on se déguise pour aller acheter sa baguette ?
DF : Très drôle. Non, je n’ai pas à me déguiser. Je suis auteur, pas acteur. On ne me reconnaît pas tant que ça ! Ca change juste dans le confort d’avoir le temps de penser aux prochains projets. C’est le plus grand luxe, de pouvoir vivre de son obsession. Pour le reste, je n’ai pas changé grand chose
Et en tant qu’auteur, cela met la pression ou au contraire, tous les éditeurs vous font des courbettes et vous soudoient pour que vous changiez de crèmerie ?
DF : Non, pas vraiment de pression, à part celle peut-être être de ne pas décevoir les lecteurs. Je serais heureux que les lecteurs me suivent, mais je n’y pense pas matin midi et soir. « Les souvenirs » est très différent de La délicatesse. Je n’ai pas fait La délicatesse 2 ! Ma seule réelle pression est celle de trouver une bonne idée, pour la suite. Pour l’instant, je suis à sec !
Mais que vous a donc fait la Suède pour que vous lui en vouliez autant !!!
DF : J’adore les clichés. Je m’amuse avec. J’ai hâte d’aller en Suède pour la sortie du film et du livre. Peut-être qu’ils vont me séquestrer à la Millenium. Ceci dit, sur mon film, il y avait plein de figurants suédois, et cela les faisait rire. Et Krisprolls a été partenaire de notre avant première ! Alors ça va, les relations sont pacifiées !
Je vous cite dans “Nos séparations” : “Etre écrivain, c’est juste un alibi pour faire chier le monde”. Etes vous ch.. euh pénible quand vous écrivez ? Où même quand vous n’écrivez pas ? Quelles sont vos habitudes et coutumes d’écriture ?
DF : J’aime écrire ailleurs que chez moi. Dans le train surtout. Parfois j’accepte une dédicace à l’autre bout de la France, juste pour profiter des heures de train. Pour le reste, il faut mener une enquête auprès de mon entourage.
Et vous voici maintenant réalisateur de ciné avec votre frère. Et pour premier film, une sacrée tête d’affiche dans un rôle qui lui va à merveille, des spectateurs ravis, des lecteurs spectateurs tout aussi ravis que de retrouver une version ciné fidèle au roman.... Tout vous réussi en ce moment, de quoi planer non ? Dites moi que vous avez pris goût au ciné et que les “Frères Foenkinos” ce n’est qu’un début !
DF :Dites donc, je devrais vous lire plus souvent. Ma vie est parfaite dans vos questions ! Oui on fera sûrement un autre film. Mais il nous faut une idée. On ne fera pas un film pour faire un film. Qui sait quand elle viendra cette idée ?? Ah !
L’avenir du livre, qu’en pensez vous ?
DF : A moyen terme ça va encore. Mais plus tard, ça va être compliqué. C’est inquiétant surtout pour les libraires, les bibliothèques. Car le téléchargement progresse sûrement. Mais ce ne sera pas un plongeon comme pour le disque. Nous sommes trop encore à être attachés à l’érotisme d’un livre.
Quel lecteur êtes vous . Quels sont vos 3 derniers coups de coeur littéraires ?
DF : Mon dernier coup de cœur est le dernier livre de Nicolas Fargues, La ligne de courtoisie. Un livre qui m’a marqué aussi ces derniers mois, c’est le livre de Sorj Chalandon. Et le premier roman aussi de Lise Beninca