Etat chronique de poésie 1448

Publié le 01 février 2012 par Xavierlaine081

1448

Tu ouvrais si grand tes bras

Qu’il aurait été indécent de ne point y plonger

Mais que faire de deux bras qui jamais ne se referment

*

Le givre posait délicate pellicule

Sur le dos rond des pensées

Elles frappaient à la porte des os

Tambourinaient au dessus des sourcils

Battaient aux tempes

Chaviraient en foie chagrin

D’avoir trop bu jusqu’à la lie

Jusqu’à l’ivresse

La liqueur d’amour donné d’une main

Puis très aimablement reprise de l’autre

*

Ainsi vont les tourments

Qu’un grand vent bouscule sans ménagement

Peines oubliées entre quelques becs de gaz

Cramponnées au réverbère dans la bourrasque

Vomissant au caniveau les souvenirs

Puis te voilà en station debout hésitante

Bien décidé à souquer ferme vers le rivage

Robinson des îles d’écriture

Tu guettes toujours à l’horizon

La voile amie qui te tendrait ses pages

Poserait sur tes épaules ses ballons de tendresse

Allégeant chaque minute de sa folle présence muette

*

Chaque jour qui passe

Te vois tituber au bord du trou

Bouche ouverte dans un cri sans voix

Manosque, 9 décembre 2011

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