Il y aurait encore bien des choses à dire sur un film décidément très en avance sur son époque. On pourrait notamment signaler sa clairvoyance, quand il constate que
l’opinion publique s’achète, ou que séduire les enfants, c’est manipuler leurs parents. On pourrait également noter que les arguments que le sénateur corrompu interprété par Claude Rains emploie
pour défendre ses choix sont encore employés de nos jours par certains hommes politiques surpris la main dans le pot de confiture (« Mes compromis ont servi le peuple américain, grâce à eux notre
État présente le plus faible taux de chômage et obtient le plus de subventions »). le vieux Noir levant les yeux sur la statue de Lincoln qui le baigne d’une lumière céleste au moment où la voix
off assène le mot « Liberté ». Sébastien Chapuys