Chronique du 31 janvier.
Je m’attendais à une composition d’équipe hommage, style Jubilé Marc Lièvremont, et, finalement, on assiste à un début d’ouverture avec les premières sélections de Fofana et Debaty. L’adversaire Italien favorise, certes, cette prise de risque mais cela marque néanmoins un début. Analyse…
4 joueurs qui marquent une légère rupture :
La sélection de Julien Malzieu était annoncé par la sortie du groupe d’Alexis Palisson. Philippe St André préfère la complémentarité des profils plutôt que de jouer uniquement sur la vitesse d’une association Clerc, Médard, Palisson : « On a un trio composé d’un finisseur (Clerc), d’un relanceur-créateur (Médard) et d’un puissant-aérien (Malzieu). Sur le papier, ce trio semble complémentaire. » Pourquoi pas ? Et ce d’autant plus que les Gallois, Anglais et Irlandais auront tous au moins un ailier de fort tonnage.
En ce qui concerne la sélection de Vincent Debaty, j’ai l’impression que celui-ci profite surtout de l’absence de Luc Ducalcon à droite et de la volonté de jouer avec 2 piliers droits sur les 80 mn. En effet, le manager français en justifie le choix en disant : »Jean-Baptiste Poux est sur le banc. Il n’a pas joué depuis quinze jours et c’est un polyvalent. Il a fait le bonheur de l’équipe de France à gauche mais peut évoluer une demi-heure à droite pour finir. » La crainte de la mêlée Italienne oblige les français à partir sur un axe droit fort, ce qui passe par 2 piliers droit et, bien sûr, un seconde ligne pousseur. C’est là où le choix de Lionel Nallet, à défaut de Millo-Chluski qui semblait la première solution des sélectionneurs, s’est imposé plutôt que de lancer Yohann Maestri qui représente pourtant l’avenir.
Picamoles plutôt qu’Harinordoquy. C’est surprenant au vu de la performance de la 3ème ligne française en Nouvelle-Zélande mais c’est rassurant en vue de la Coupe du Monde 2015. En alignant 2 joueurs susceptibles de ne pas être touché par la limite d’âge dans 4 ans, cette composition est plutôt ouverte vers le futur. Maintenant, il serait intéressant de savoir pourquoi Philippe St André a fait ce choix : est-ce qu’il est causé uniquement par le manque de rythme d’Harinordoquy tout juste de retour de blessure ? Est-ce qu’il est déterminé par une volonté d’avoir une complémentarité idéale entre un 7 grand et dominateur dans les airs, un 8 puissant et pénétrant et un 6 coureur – gratteur ? Ou est-ce vraiment, comme il le prétend, par la superbe forme de Louis Picamoles ? On en sera peut-être un peu plus lors de la composition de l’équipe qui affrontera l’Irlande, mais il y a sûrement un peu des 3 dans la réponse.
Fofana devant Mermoz. Là, c’est l’héritage Lièvremont qui s’effondre. Le sélectionneur précédent croyait beaucoup en cette paire qui ne s’est jamais exprimée dans sa pleine mesure ( une Coupe du Monde effectuée en reprise de blessure et peu de rencontres jouées ensemble pour créer des automatismes ). Philippe St André semble vouloir marquer les esprits en montrant qu’un jeune joueur performant en club peut avoir sa chance rapidement. Maxime Mermoz paye les mauvais résultats Catalans et Wesley Fofana profite de la présence d’Aurélien Rougerie à ses côtés avec lequel il a des automatismes. Il reste maintenant à voir si Philippe St André continuera dans la prise de risque en maintenant le jeune Clermontois face aux Irlandais, ce dont je doute au vu de la présence de Maxime Mermoz sur le banc des remplaçants alors qu’il n’est pas polyvalent ( Clément Poitrenaud ou même Alexis Palisson auraient été des choix plus logiques ).
Le cas Yachvili :
Le joueur Biarrot représente, à mon avis, un sujet intéressant. On sait ce qu’il amène dans le jeu et, surtout, dans la capacité à marquer des points au pied soit directement, pénalités, soit indirectement, passes au pied. Mais, si l’on se rappelle les matchs amicaux de l’équipe de France en août dernier et le débat dans ces mêmes colonnes, son apport dans l’animation offensive parait le moins pertinent, n’étant pas l’accélérateur idéal pour une ligne de trois-quarts qui semble justement taillée pour accélérer. En continuant le match Yachvili – Parra, Philippe St André donne l’impression de manquer d’imagination ( Dupuy, Tillous-Borde, Machenaud,… ) et surtout de jouer la sécurité du gestionnaire – buteur qui saura mettre le pied sur le ballon et jouer à son rythme en marquant des points dès que l’occasion se présente. C’est là où la complémentarité avec François Trinh-Duc parait moins évidente que le manager français veut bien le dire. Si l’équipe de France balbutie sa partition en attaque, et ce d’autant plus face à une défense limitée mais qui jouera le hors-jeu au-delà de la limite, il faudra être capable d’avoir une analyse générale de la situation et ne pas se contenter de faire payer les jeunes lampistes que pourraient être Wesley Fofana voire François Trinh-Duc…
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