L’exploration spatiale se projette de plus en plus dans des durées de mission extrêmement longues. Ce 25 janvier, le robot Opportunity a fêté sa huitième année passée sur la planète rouge. Le vétéran de l’exploration martienne donne des signes de fatigue mais continue d’avancer grâce à ses panneaux solaires.
En revanche, son frère jumeau Spirit a été déclaré perdu le 22 mars 2010, après trois ans de bons et loyaux services. C’est déjà énorme pour une mission qui ne devait durer que trois mois !
Curiosity, leur successeur, a quitté la terre le 26 novembre dernier, et devrait atterrir en août prochain. Cette fois-ci, il utilisera l’énergie nucléaire pour se propulser.
Mais la NASA réfléchit déjà à d’autres méthodes pour apporter de l’énergie électrique aux futurs robots qui continueront l’aventure de l’espace. Les piles nucléaires peuvent tomber en panne, les panneaux solaires sont dépendants de l’exposition au soleil, et inopérants pendant les rigoureux hivers extraterrestres.
Les ingénieurs de l’agence américaine envisagent très sérieusement d’utiliser des bactéries pour faire avancer leurs engins. En effet, certaines espèces électro-actives ont la capacité de transférer directement des électrons vers le pôle négatif d’un circuit électrique, en quelque sorte sa porte d’entrée.
L’avantage serait de disposer d’une réserve quasiment infinie. Ces bactéries peuvent générer de l’énergie tant qu’elle disposent de nourriture, c’est-à-dire d’un peu de sucre. Elle seraient a priori incapables de fournir suffisamment d’énergie pour faire avancer un robot de la taille d’une voiture, comme Curiosity. Mais de multiples robots de petite taille pourraient être utilisés pour partir à la découverte d’une planète éloignée.
Des robots et des microbes
Les chercheurs de la Naval Research Laboratory se fixent comme objectif de construire un robot d’un kilo dans les 10 ans à venir, alimenté par une colonie bactérienne de Geobacter sulfurreducens, un microbe électro-actif qui se passe d’oxygène.
Un robot qui évidemment se devra d’être sobre. L’équipe du NASA Innovative Advanced Concepts parie que d’ici là, de grandes économies d’énergie auront révolutionné le domaine, avec des composants à très faible consommation, et à consommation nulle pendant les périodes de veille.
C’est un énorme challenge scientifique, car les prototypes actuels pèsent une vingtaine de kilos. Et rien ne dit que les bactéries supporteront les conditions de vie dans l’espace.
En outre, il y a un risque de contamination des milieux extraterrestres par les bactéries terriennes en cas d’accident ! Pauvres martiens, ils vont être contents de récupérer nos microbes !
Remonter à la source :
Innovation Daily
En savoir plus :
Development of a Compact Microbial Fuel Cell for Isolated Environments