Ceux qui aiment les live dans des endroits très particuliers et ceux qui ont adoré le Live Report d’Heidi Happy aux Docks de Lausanne vont être enchantés. WTFRU vous emmène au Studio 15 de Couleur3.
On se retrouve ici dans une ambiance très cosy pour un live exceptionnel de Kill It Kid, groupe britannique qui fait du bruit. Beaucoup. Du côté du royaume de la reine, on se les arrache. Les deux premiers albums ont été publiés par le label indie londonnien, One Little Indian Records (Björk, McCartney et Skunk Anansie). Mais depuis 2001, c’est EMI qui s’occupe de leurs 45 tours. Après ça, on attend vraiment les premiers accords grunge qu’ils nous ont préparé.
L’atmosphère d’un studio est toujours très douce. Les sons sont très feutrés et même les applaudissements du public ont une sonorité particulière. C’est d’amblée intimiste. Chaque détail compte et l’agenda est calé à la minute près. On passe live, aucune erreur n’est permise. Les ingénieurs son et lumières tapotent sur leurs consoles tels des pianistes pendant les réglages de dernière minute. Les deux présentatrices s’avancent et chauffent la salle. On va l’annoncer direct, le public a été trié sur le volet donc pas de pogos où tu perds ta dent de devant et pas de lourds bikers qui se renversent une pinte de bière sur la tête en mode Rock’n’Roll. Interview réglementaire français/anglais, encore quelques secondes, tout le monde est chaud.
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Chris Turpin, Stéphanie Ward, Dom Kozubik et Mark Jones nous font de suite vibrer. On les sent à la hauteur de nos attentes et surtout de nos envies. Largement influencés par The Black Keys ou encore The White Stripes on pose les deux oreilles dans le plat rock indie parfois grunge. C’est quand ils jouent leur single Pray On me du dernier album Feel Fall Heavy qu’on déguste. A vraie dire, on se laisse très vite absorber par la voie de la pianiste et chanteuse Stéphanie Ward. Imaginez-vous une voie rauque et sensuelle accompagnée d’un mouvement de cheveux Femme Barabara Gould. Vous voyez ce que ça fait maintenant ? Les autres ne sont évidemment pas en reste avec des vocals finies au papier à poncer. Saupoudrez d’accords avec un max de saturation et vous êtes dans le vrai.
Une histoire comme on les aime donc.
On pourrait leur reprocher une tentative pour des raisons mal discernables de vouloir nous imposer un cadre peut-être un peu trop folk. Ils se sont largement inspirés du blues tiré tout droit du gospel et du reportage sur la Louisianne que t’as vu dans Des Racines et des Ailes. A l’aide d’un peu de technique, des samples du prédicateur activiste Alan Lomax sont audibles pendant leurs titres phares. Cette audace créative peut coûter cher aux esprits plutôt conservateurs.
En toute sincérité, on peut difficilement leur en tenir rigueur. L’atmosphère qu’ils nous laissent après leur dernier rappel en est la preuve.
Pour vous, le bonus vidéographique :