Another Happy Day avait une histoire attirante à mes yeux sur le papier. Le postulat proposé avait un petit côté qui semblait séduisant, un léger décrochage a eu lieu pour ma part en découvrant le film. Lynn interprétée par Ellen Barkin offre le visage d’un mère qui prend des décisions bonnes ou mauvaises, les et les assume et en paie le prix.
L’actrice principale est remarquable, à la fois fragile, délicate et une force écrasée par sa détresse. Son personnage a un part attachante avec une once de pénibilité. J’ai été partagée voyant Lynn entre envie de la pousser à s’exprimer, de se dépasser et de la câliner. Elle dégage une telle tristesse, un tel fardeau sur ses épaules que mon coeur s’en est serré devant l’étendue des blessures cachées, oppressé par sa présence. L’apitoiement de Lynn m’a perturbée et exaspérée.
Les enfants face à leur mère souffrent, se détruisent et entrainent les autres dans leur chute. Ils ont du mal à manifester leurs sentiments. Ils leur donnent vie à travers leurs actes d’autodestruction. Les 3 enfants vivants près de Lynn ont des problèmes. Leurs attitudes, leurs êtres sont cassés. Ezra Millerincarne Elliot le deuxième fils d’Ellen Barkin d’une manière magnifique, sublime, ironique à souhait. Il est le miroir extrême de sa mère, incapable de se contrôler, violent, ses émotions sont exacerbées. Sous son apparence brusque, moqueuse, son camouflage de drogues et d’alcool se cache un être vulnérable, immature, égoïste (dans le sens que le jeune homme ne prête aucune conséquence à ses actes, peu importe la finalité, noir c’est noir). La fille Kate Bosworth a une douceur qui détonne se détruit. Ben est légèrement autiste. Chacun des 3 étouffent sous le poids de secrets non avoués mais tellement palpables qu’ils les ruinent.
Another Happy Day présente une violence émotionnelle difficile à supporter. Le mariage événement heureux apporte son lot de secrets révélés. Il met à nue les souffrances de chacun des membres de la famille. Les mots sont cruels, les actes les soulignent. Le tiraillement des sentiments, le choix que la vie impose se montrent sous un jour assez funeste. La mère apparaît humaine avec ses défauts et ses qualités. Au fond, Lynn ne souhaitent que le bien de sa progéniture. Elle a eu des faux pas mais son amour transpire l’écran. Dommage que Sam Levinson à travers son histoire de famille douce amère est perdue mon attention à certains passages. Les personnages sont attachants et pourraient être vivants tellement ils sont criants de vérité dans leurs cris de détresse. Sentiment étrange, mi aimé mi détesté, j’ai craqué pour les jeunes héros moins pour Lynn.
Note:
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