Magazine Société
Je suis un peu déçu du projet de transfert de financement des institutions social du travail vers la TVA et la CSG. Mais ce n'est probablement qu'un premier pas. Trop peu, car il aurait été judicieux, à mon sens, de transférer en priorité les charges de santé (13,25 %) prélevées aussi la part salariale (0,75 %), redonnant ainsi un peu de pouvoir d'achat aux salariés. Cette charge sociale concerne l'ensemble de la population, et il semble donc équitable que tous y contribuent. De plus, les montants plus significatifs auraient incité les entreprises à les répercuter. Le transfert des cotisations concerne toutes les entreprises, y compris celles qui ne sont pas concernées par la hausse de la TVA. C'est en particulier le cas des produits à TVA réduite comme l'alimentation et certains services. Or, ces produits et services sont à forte part de salaires sur le territoire français (production agricole, transformation, distribution, services de proximité). Une baisse de 5,4 % des masses salariales devrait donc se répercuter directement sur les prix. Si tout le monde respecte les règles, c'est donc du pouvoir d'achat orienté vers les plus bas revenus. Donc la baisse des cotisations patronales a un caractère social qui mérite d'être relevé. S'il est évident que ces transferts ne compenseront pas les écarts de coûts salariaux entre la France et d'autres pays, ce qui n'est vraiment pas l'objectif quoiqu'en disent les détracteurs, ils assurent un prélèvement sur les produits importés qui contribuent notre protection sociale. C’est d'ailleurs là le sens du mot "social" dans l'opération, car très peu de produits importés échappent à la TVA majorée.
Par ailleurs, il ne faut pas oublier que les premiers transferts sont le fait du gouvernement Rocard avec la mise en place des CSG et RDS prélevées sur tous les revenus et plus seulement sur ceux seuls du travail.