Au milieu du siècle dernier, le cinéma mondial a fourni plusieurs films sur le thème du cirque, lieu emblématique où la passion et la mort, s’unissent sous des tonnerres d’applaudissements. « Sous le plus grand chapiteau du monde » de Cecil B. DeMille , demeure à mes yeux … le plus grand.Le drame qui s’y déroule est indissociable de l’univers circassien ; à la fois décor, acteur et témoin, le cirque ne fait qu’un avec l’histoire.
« Obsession » suit la même trajectoire. Un couple de trapézistes, là encore, une relation amoureuse contrariée, des meurtres, des victimes désignées… Mais Jean Delannoy, relayé sur le scénario par Antoine Blondin (merci pour le suspense), arrête là notre projection américaine, pour servir un cinéma tout à fait hexagonal, et d’excellente facture.
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Si vous tentez d’en savoir plus avant de voir le film, je vous déconseille les quelques lectures possibles sur le web. Le peu de textes existants, vous racontent par le détail, les tenants et les aboutissants d’une intrigue que le réalisateur et son scénariste ont su maîtriser jusqu’au bout.
Même si parfois l’histoire nous conte des bobards, pour nous entraîner sur de fausses pistes, il y a une telle élégance dans la mise en scène que l’on s’y laisse prendre aisément. Et une fois bien en main, vous ne lâchez plus rien du récit, des personnages et de l’ambiance qui s’en dégage.Surtout la nuit quand la couleur s’estompe, et que le noir et le blanc font du gris, une lueur bien inquiétante.
Les décors qui ne sont pas de Trauner mais de René Leroux sont d’un réalisme tout à fait en accord avec le jeu des acteurs, qui n’ont semble-t-il pas besoin de forcer la dose pour donner le meilleur d’eux-mêmes.
Avec une mention spéciale pour Michèle Morgan qui, beauté mise à part, resplendit sur tous les registres que lui impose son personnage.