Thierry Murat adapte le roman de Anne-Laure Bondoux et son dessin donne une force prodigieuse à ce texte dense sur la complexité des sentiments humains.
Nous sommes dans le sud du Chili où l'on découvre l'histoire de ce jeune garçon de 6-7 ans qui assiste au meutre de ses parents. Le criminel reste dans cette maison du bout du monde, refuge idéal pour cet assassin en cavale, et laisse l'enfant en vie, qui plus est, le garde auprès de lui. La suite pourrait être décrite dans des manuels de psychiatrie : la victime s'attache à son bourreau, pour transformer la souffrance et faire de la cohabitation avec le meurtrier quelquechose de vivable. Ici se lit pourtant la traduction vivante et plus nuancée de ces rapports médicaux : la réalité d'une relation d'un homme à un enfant, d'un bourreau à sa victime, qui vont voir naître entre eux, aussi incroyable que cela puisse paraître, de l'amour.