Il a voulu briser un tabou. Celui de l'omerta. Silence total en Espagne sur les 120.000 disparus de la guerre civile et du franquisme en général.
Morts anonymes. Charniers anonymes. Crimes enfouis et cachés dans les mémoires les plus retorses.
Cris jamais éteints en quête désespérante d'un deuil qui ne viendra pas, qui ne pourra en aucune manière se faire. Qui ne pourra jamais être expurgé. Crimes d'Etats. Le temps des assassins se conjugue au présent quand il n'est pas dénoncé et jugé. C'est le cas en Espagne aujourd'hui. Dans bien des pays. Dans notre France aussi : qui se souvient des voix de Sétif en 45, Madagascar en 49, métro Charonne en 62, Guadeloupe en 67, Ouvéa, etc.
Espagne aujourd'hui : Il a voulu enquêter. Savoir. Pour ça, il est poursuivi par deux associations d'extrême droite. Une loi d'amnistie de 1977 imposait le silence sur les crimes, les disparitions, du fascisme-franquisme. Il est suspendu de ses fonctions depuis mai 2010. Il comparaît depuis hier devant la justice des son pays. Il risque 20 ans d'exclusion de son métier de magistrat. Car cet homme est un juge. Il a toujours fait son métier d'une manière admirable. Cet homme, au sens plein du terme est un héros.