Les éditions Alidades publient Depuis que la mort va / Di quando la morte va, de Franco Buffoni, traduit par Philippe di Meo – il s’agit de 23 poèmes extraits du livre Guerra, Guerre.
I
Un seul corps vert, onze scouts
Rescapés d’un coup de filet à Lyon,
Courant sur le sentier,
Jouaient aux boules avec des cailloux,
Deux pierres rondes de serpentine,
Jusqu’à la grotte située sous la ferme.
L’ululement du chien enchaîné
Au tas de bois,
L’eau couleur d’herbe,
Vitreuse, droite dans le filet à papillon
Du plus petit, une ablette l’abandonne
II
Contre le vert,
Ils sortaient des cavités des chars sombres,
Les soldats noirs en falaise.
Trois maisons blanches et jaunes,
Aux reflets pointus, et une fillette
Derrière les vitres,
Les accueillaient.
III
Après une journée dans la grotte,
Cette nuit-là ils couperaient à travers champs,
Vers le Jura, avec la frontière au bout.
Crochetés au contraire à l’aube par les fauves,
Telles des ablettes
Unico corpo verde undici scout
Scampati alla retata di Lione
Giocavano a bocce coi ciottoli
Di corsa sul sentiero,
Due pietre tonde di serpentino
Fino alla grotta sotto la fattoria.
L’ululato del cane incatenato
Alla catasta dei legni,
L’acqua colore dell’erba
Vitrea, ad abbandonarla un’alborella
Dritta nell’acchiappa farfalle del più piccolo.
II
Sbucavano dalle cavità di carri oscuri
Contro il verde
I soldati neri a falesia.
Li accoglievano
Tre case bianche e gialle
Dai riflessi aguzzi e una bambina
Dietro ai vetri.
III
Dopo un giorno nella grotta
Quella notte avreberro tagliato per i campi
Verso il Giura al confine sullo sfondo.
Uncinati invece all’alba dalle belve
Come le alborelle.
Franco Buffoni, Depuis que la mort va / Di quando la morte va, traduit par Philippe di Méo, Alidades 2011, pp. 28 et 29
Biobibliographie de Franco Buffoni