Gérard Bourgoin, leader maximo icaunais

Publié le 30 janvier 2012 par Philostrate

   Il faut toujours manier la démagogie et le populisme avec des pincettes. Le président de l'AJ Auxerre, Gérard Bourgoin, l'a appris à ses dépens samedi soir à l'Abbé-Deschamps. Après les débordements d'une poignée de supporters icaunais, qu'on ne saurait qualifier de "hooligans" tant ce terme semble incongru dans la somnolente préfecture de l'Yonne, on le sentait passablement gêné aux entournures le Gégé. La faute, sans doute, à une déclaration plus qu'hasardeuse faite devant quelques "ultras" auxerrois, au soir de la piteuse élimination de son équipe face à Châteauroux en 16e de finale de la coupe de France le 21 janvier.

   Ce soir-là, Gérard Bourgoin invitait les supporters en colère à "mettre la pression" sur les joueurs en les exhortant, chaque fois qu'ils en croisaient un dans la rue, à "se bouger" une partie que l'on devine charnue de leur individu. Samedi dernier, en voyant une bande d'excités saccager le banc de touche d'une équipe auxerroise à la dérive en championnat face à Nancy, on se disait que le message du leader maximo icaunais avait été reçu cinq sur cinq. En ami de longue date de Fidel Castro, Gérard Bourgoin aurait dû pourtant savoir qu'il faut faire preuve d'un minimum de doigté pour manipuler les masses sans avoir l'air d'y toucher. A vouloir s'exonérer à bon compte des errances actuelles de l'AJA, Bourgoin a joué avec le feu et réalise, mais un peu tard, que son discours a peut-être contribué à ouvrir la boîte de Pandore.

   De tels propos tenus par les présidents du PSG ou de Marseille auraient fait les gros titres de la presse nationale. Là, seules les gazettes spécialisées et L'Yonne Républicaine - et encore, n'oublions pas le contexte chabrolien de l'affaire…- ont un tant soit peu pointé du doigt l'inconscience de l'ancien roi du poulet. Finalement, le dindon de la farce dans cette histoire pourrait être Laurent Fournier, qui à force de se retrouver sur les bancs éjectables de clubs en pleine tourmente - Nîmes, Créteil, Strasbourg …et même PSG, dont il fut viré en décembre 2005 alors que l'équipe n'était qu'à un point de la deuxième place ! - pourrait bien devenir le chat noir des entraîneur français. On ne saurait trop lui conseiller désormais d'arborer dans les rues d'Auxerre le regard halluciné qui fit sa réputation sur les terrains de France et d'Europe, histoire de dissuader les disciples de Bourgoin le pompier-pyromane de l'approcher de trop près…