Ces derniers mois, le style de notre Prézydent s'est enrobé, le ton est devenu caustique, rigolard, à croire que Biggard lui écrit ses discours. C'est marrant, c'est léger, d'où la possibilité
de se conduire comme un goujat, d'être ouvertement insultant, de multiplier les bourdes, quite à susciter un désamour prononcé jusque dans son propre camp. Mais à quand la chute?
Plutôt que de s'endormir d'autant de fadaises niaises, je pense qu'il est plus raisonnable de rester sur ses gardes et de ne pas oublier les vrais sujets qui fâchent. Une affaire entre autre
se déroule en ce moment qui est digne du plus grand intérêt et démontre là encore à quel point les apparences sont trompeuses ainsi que la misérable absence d'investigation maintenant
habituelle de la part des média dominants, je veux parler du scandale Gautier-Sauvagnac.
Il est en effet fort constructif de se cultiver un peu en apprenant que l'UIMM est la plus ancienne confédération syndicale de
France, une puissante oragnisation trés influente qui occupe plusieurs sièges au sein du MEDEF et participe directement à la construction de la législation. Indépendante, elle est dirigée par
des hommes en désaccord sur de nombreux points avec la politique du gouvernement Chirac et celui de Sarkozy, notamment avec un projet de loi visant à réformer les statuts et les financements
des syndicats.
Or, face à ce bâton dans les roues que devient l'UIMM, il faut placer à des postes clés des individus plus conciliants. Pour ce faire, rien de mieux que le chantage pour faire le ménage.
Facile si on est un Ministre des Finances aux ambitions nationales comme Sarkozy à une époque, l'UIMM ayant pour pratique peu éthique mais dirais-je ancestrale de nourrir une caisse noire
servant à indemniser les syndicats afin qu'eux-mêmes ne soient pas trop contrariants, on missionne le Tracfin, la cellule
Française de lutte anti-blanchiement, afin d'enquêter sur les finances de l'UIMM et ainsi constituer un joli bon gros dossier bien nauséabond que l'on sort du placard au moment opportun.
Ce n'est pas gagné assure Denis Gautier-Sauvagnac, cela dit comment résister à la tentation de se faire tout petit et de disparaître quand on vous promet d'effacer l'ardoise et de ne pas vous
poursuivre en justice pour corruption. C'est ce que les syndicats trop nombreux pour l'Etat seront tentés de faire. Une fois le nombre de ces derniers ramené à une quantité raisonnable, il
sera pratique et économique d'étatiser leur financement et de mettre ainsi fin à leur indépendance.
Du moins, voilà ce que je comprends à la lecture des actualités et plus précisément de ses deux derniers éléments: Le
document de 1972 à l'origine de la caisse anti-grève d'où proviennent les 20 millions d'euros retiré en liquide par Gautier-Sauvagnac, ainsi qu'un article de Gérard Amate "J'ai
interviewé Denis Gautier-Sauvagnac".