Bienheureuse la gourmande qui découvre des perspectives inconnues dans sa ville. Je me demande encore pourquoi je n'avais jamais entendu parler de cette adresse. Jamais, même pas aperçue dans un guide, au détour d'une balade, dans la conversation d'un ami, RIEN. Cette table sonnait comme une expérience énigmatique et mystérieuse.
Finalement, il faudrait aborder chaque restaurant sans rien savoir, pousser la porte de l'abstrait pour que tout reste à découvrir.
Velouté de cresson
Ravioles de homard aux fleurs de carthame
Vin rouge Sud-Africain
Ris de veau entier, cuisiné en cocotte
Dessert poires caramel
Dehors, l'entrée est plutôt discrète, presque dissimulée. Les lettres en vieille typo Belle Epoque invitent à entrer dans une faille spatio-temporelle. Les yeux écarquillés, je découvre un décor incroyable. Un cocon où le kitsch est à son apogée, une sorte de Disneyland 1900.
L'esprit se berce de ces douces influences, nous sommes d'un coup des dames du monde, robes longues fluides, décorées de dentelles. L'exposition universelle et sa très décriée Tour Eiffel est au centre de nos discussions. Nous apercevons même ce gentleman à la table d'à côté, un certain Kandinsky.
Une fois la page des songes tournée, la carte délivre les promesses d'une cuisine bourgeoise aux accents nobles. Les plats sont authentiques, dans un esprit classique, accompagnés par un service plein de bonnes attentions avec tout le bagout qu'il faut pour exister dans cette déco à la forte personnalité. Et le prix... menu à 35 euros par exemple, un vrai bon plan gastro !
Une adresse qui a du charme, beaucoup de cachet, de répondant, comme j'aimerais en découvrir plus souvent.
Le Cazenove, Lyon 6è