La capacité de discernement, c'est un concept crucial quand il s'agit de prendre des décisions cliniques de manière respectueuse à la fois de la volonté d'un patient et de son intérêt. En bref, c'est la capacité à décider soi-même, avec lucidité et en connaissance de cause, de ce que l'on veut et de ce que l'on ne veut pas. Si on l'a, et que l'on a compris les enjeux d'un choix qui se présente là maintenant, alors nous avons tous le droit de décider si nous voulons consentir -ou non- à une prise en charge médicale. Notre corps nous appartient: nous avons le droit de refuser toute ingérence, si bien intentionnée soit-elle. Si on n'a pas la capacité de discernement face à un choix donné, en revanche, ça veut dire que les choix que l'on exprime ne sont peut-être pas véritablement les nôtres. Et que l'on a besoin d'être protégé. Les décisions seront alors prises autrement qu'en suivant ce que demande la personne concernée. On ne vous laisserait pas (j'espère) signer une hypothèque en état d'ébriété, ni rédiger un testament alors que vous seriez devenu incapable de reconnaître vos proches ou de vous rappeler qui ils sont. On ne vous laisserait pas non plus refuser une intervention chirurgicale si vous êtes incapable d'en concevoir les enjeux. Par exemple parce que vous êtes un enfant trop jeune. Ou parce que vous venez de subir une commotion cérébrale et que votre mémoire est affectée. Dans la pratique clinique, le même genre de garde-fous doit parfois être appliqué. Il est donc important de savoir évaluer la capacité de discernement, et comme toute aptitude clinique, elle s'apprend.
Cela, c'est la version courte. J'ai donné la semaine passée pour des collègues un atelier sur la question que je leur ai promis de mettre en ligne. Elle est ici. Comme évaluer la capacité de discernement est important, mais parfois difficile, je leur ai aussi promis de mettre en ligne les outils décrits dans la présentation. Ils sont ici. Alors oui, c'est la version courte. Mais si vous avez des questions laissez-les dans les commentaires et alors promis: j'y reviendrai...