En raison de sa relation étroite avec d'autres orthobunyavirus connus et l'absence de rapports de signes cliniques chez les humains, le risque pour l'Homme est actuellement évalué comme très faible, voire négligeable, par ces virologues allemands. Néanmoins, selon ces experts, la surveillance clinique et sérologique chez l'Homme devrait être mise en place dans toutes les régions à foyers d'infections, pour une réévaluation du risque pour la santé humaine. C'est la conclusion principale de ce premier grand bilan sur le nouveau virus Schmallenberg, à l'origine d'une maladie spectaculaire sur les animaux d'élevage. Une analyse « métagénomique » du laboratoire fédéral allemand en santé animale, le Friedrich Loeffler Institut (FLI), sur lequel s'appuie l'European Centre for Disease Control (ECDC) pour la surveillance européenne, publiée, en avant-première, sur le site des Centers for Disease Control (CDC) américains. Des résultats prévus pour publication dans l'édition de mars de la revue Emerging Infectious Diseases.
Depuis octobre 2011, la maladie a été signalée chez les bovins en Allemagne et aux Pays-Bas. Ses signes cliniques, fièvre, baisse de la production de lait, diarrhée et malformation des animaux nouveau-nés. La surveillance est désormais lancée, au niveau européen, afin l'objectif de tester tous les animaux nouveau-nés malformés.
Le rôle du virus dans la maladie doit être davantage étudié : Si les signes cliniques chez les animaux inoculés, chez les animaux malades en Allemagne et aux Pays-Bas testés positifs, chez les agneaux malformés aux Pays-Bas -dont les cerveaux ont été analysés- indiquent que c'est bien ce virus qui est associé à la maladie clinique, les chercheurs s'inquiètent des nouveaux effets congénitaux que pourrait induire le virus chez les veaux nouveau-nés, les chèvres et les agneaux au cours des prochains mois.
Si certains membres du sérogroupe identifié sont transmissibles à l'Homme, les chercheurs mettent en relation la relation étroite du virus Schmallenberg et du virus Shamonda (non zoonotique), l'absence de rapports de signes cliniques chez les humains, pour évaluer le risque actuel comme très faible, voire négligeablepour la santé humaine. Néanmoins, ils recommandent de mettre en place une surveillance clinique et sérologique chez les humains ayant été à proximité d'animaux infectés.
Le Ministère de l'agriculture britannique (DEFRA) recommande le confinement du virus à tous les laboratoires d'Angleterre autorisés à travailler avec des agents pathogènes animaux. Les laboratoires susceptibles de travailler à partir de prélèvements susceptibles de porter le virus sont invités respecter un niveau de sécurité supérieur (2) en accordant une attention toute particulière à la prévention contre l'entrée ou la fuite d'insectes.
A ce jour, 250 foyers sont identifiés en Europe.
Sources : Emerging Infectious Diseases, March 2012 Volume 18, Number 3—March 2012« Novel Orthobunyavirus in Cattle, Europe, 2011” -Tableau Centre ressources épidémiosurveillance, ECDC Risk Assessment, DEFRA, FLI Friedrich-Loeffler-Institut