Magazine Politique
Le débat de ce week-end sur l'indexation est révélateur de la dose d'absurdité à laquelle le citoyen belge est confronté.Pendant ces deux derniers jours, les syndicats se sont jetés à l'assaut des divers ministres en pestant contre les déclarations sur l'indexation. Or qu'apparaissait-il lorsqu'on écoutait les deux parties ? Qu'elles disaient exactement la même chose : pas question de toucher à l'indexation ou de faire un saut d'index. L'objectif acceptable est identique pour les deux camps : réformer d'urgence la manière dont les prix de l'énergie se répercutent dans l'index, cause primordiale de la hausse des prix belges, source des inquiétudes du FMI et de l'Europe. On se demande d'ailleurs comment les syndicats et les partis socialistes et sociaux chrétiens flamands et francophones n'ont pas veillé à régler cet impact pétrolier il y a des mois. S'asseoir, sans réflexion tactique, sur des vaches sacrées – le vrai mal belge – ne mène à rien, au contraire : on arrive juste à mettre ce qu'on protège, en danger………..Dernière considération. Les syndicats sont les indispensables vigies de la protection sociale qui est le filet de sécurité des jeunes, des précarisés mais aussi des actifs. Ils sont là pour éviter que le gouvernement et l'Europe s'égarent en adoptant le modèle allemand jusqu'à en copier ses statistiques de pauvreté. La colère et l'inquiétude des citoyens sont légitimes, leur envie de les manifester est un droit absolu. Mais un responsable syndical ne peut pas déclarer hier sur un plateau de télévision (RTBF), à propos de la grève de ce lundi : « Je ne réponds de rien. » ….Dans ce pays, politiques ou syndicats, n'est autorisé à dire : « Je ne réponds de rien. »Absurde, c’est bien cet éditorial qui est absurde. Tout le monde sait que la crise est le résultat du laxisme des Etats vis-à-vis du monde de la finance, les banquiers sont les seuls responsables et l’ensemble des pays « riches » clament qu’il faut redresser l’économie par des mesures d’austérité pour retrouver une croissance raisonnable, un discours ultra libéral et capitaliste, autrement dit, on tourne en rond, les financiers continuent de faire des »affaires », les Etats ne veulent pas implicitement reconnaître que la crise est due uniquement aux banquiers, la gauche, la vraie gauche clame depuis bien longtemps qu’il faut aller chercher l’argent là, ou il est, c’est-à-dire dans la poche des riches qui sont de plus en plus riches , des riches qui sont de plus en plus arrogants, de plus en plus méprisants vis-à-vis du peuple, on se croirait revenu un siècle en arrière. Cette grève est au contraire largement justifiée, mais j’ai remarqué que tout au long de la semaine écoulée, les médias ont relayés nos politiciens, les patrons qui clamaient partout que cette grève serait inutile, que ceux qui feront grève, sont des irresponsables, ils ont ainsi influencés le citoyen moyen. Aujourd’hui encore, la Fédération des entreprises de Belgique évalue le coût de l’action de protestation de ce jour dans une fourchette de 600 à 800 millions d’euros. !!!! Mais cette estimation est contestée par Jean Hindriks, professeur d’économie à l’UCL. En se basant sur une étude menée en France par l’Insee, l’économiste arrive, lui, à une estimation variant de 80 à 120 millions d’euros, soit de cinq à dix fois moins que l’estimation des patrons. !!!!. Tous les moyens sont bons pour discréditer les grévistes aux yeux de ceux qui pensent qu’il vaut mieux « travailler ». Les médiats s’alignent totalement sur le gouvernement, sans esprit critique. La semaine passée, ils ont donné la parole dix fois plus aux ministres et aux patrons qu’aux responsables syndicaux. On est en train d’affronter une campagne violemment antisyndicale, menée par le gouvernement, le patronat et les grands médias.Que Joseph Stiglitz, prix Nobel d'Economie réputé pour ses positions anticonformistes, se distingue dans son analyse dela crise européenne, est certes logique. Mais hier,lors du Forum financier asiatique de Hong Kong, le célèbre économiste a eu des mots d'un rare pessimisme au sujet du Vieux Continent. Pour lui, les responsables européens, sous la pression d'un consensus financier douteux, sont en train de mener leurs pays au chaos, et la monnaie unique à une disparition presque inévitable.Enfin, à tous ceux qui contestent le mouvement de grève de ce lundi, et qui, par extension, salissent les travailleurs et les syndicats : soyez conséquents avec vos idées, demandez de supprimer la sécurité sociale, remettez vos enfants au travail à partir de 12 ans, n'ayez plus de congés payés et ne partez plus en vacances, travaillez tous les samedis en plus de la semaine et si vous tombez malade ou invalide, faites la manche...