Le site de microblogging Twitter a annoncé, le 26 janvier 2012, être en mesure de bloquer la publication de certains messages de ses utilisateurs, pour s’adapter à la législation nationale des différents pays dans lequel il opère.
Blogueurs sans Frontières s’inquiète de cette annonce, à la lumière des lois de certains pays répressifs censurant les net-citoyens. Au regard des précédents d’internautes emprisonnés pour de simples tweets, Blogueurs sans Frontières appelle l’entreprise à prendre ses responsabilités et à faire preuve de transparence quant aux modalités d’application de cette mesure.
Les entreprises des nouvelles technologies et du numérique ont joué un rôle considérable dans l’expansion de la démocratie. Pour être garant de la liberté d’expression en ligne, elles doivent refuser de collaborer avec les gouvernements autoritaires, au risque de mettre en danger la vie de centaines d’Internautes.
A titre d’exemple, la netcitoyenne Chinoise Cheng Jianping a été condamnée le 15 novembre 2010 à purger une peine d’un an de travaux forcés dans le camp pour femmes de “rééducation par le travail” “Shibali River”, à Zhengzhou, dans la province du Henan, pour avoir posté un tweet sur les tensions entre le Japon et son pays.
Si Twitter acceptait de censurer les sujets sensibles, passés sous silence par les gouvernements, et touchant des sujets aussi variés que l’environnement, la santé, la sexualité, la justice et les inégalités sociales, le site cautionnerait implicitement les arrestations arbitraires et la langue de bois des Etats liberticides.
Blogueurs sans Frontières demande donc à Twitter de prendre toutes les mesures nécessaires à la préservation de la liberté d’expression, et de veiller à ce que cette possibilité de bloquer les messages d’utilisateur n’entrave pas la circulation de l’information à travers le monde.
Laëtitia Matiatos