Dans une tribune publiée ce matin dans Les Échos, Jeffrey Sachs, directeur de l'Institut de la Terre à Columbia et conseiller spécial du secrétaire général des Nations unies pour les objectifs du Millénaire pour le développement, souligne le fait que le monde actuel ne connaît pas seulement une crise économique mais également une crise morale. Pour Jeffrey Sachs, il manque des hommes de la trempe de Vaclav Havel... Ce n'est pas très gentil pour Nicolas Sarkozy (il voulait moraliser la finance ?) ou Barack Obama (le toutou de Wall Street et de George Soros)... Extraits :
La mort de Vaclav Havel est intervenue à l'heure où des manifestations majeures se déroulaient en Russie en protestation contre la fraude électorale ; où les violences en Égypte opposaient les activistes prodémocratie à une armée inébranlable ; où la Chine rurale se soulevait contre la corruption des fonctionnaires locaux ; et où la police aux États-Unis démantelait violemment les campements d'Occupy Wall Street. La réalité d'aujourd'hui est celle d'un monde dans lequel la richesse se traduit en pouvoir, et le pouvoir est au service de la richesse personnelle, aux dépens du pauvre et de l'environnement naturel. Alors que les puissants détruisent l'environnement, engagent des conflits armés sous de faux prétextes, fomentent des soulèvements sociaux, ils ne semblent pas prendre conscience qu'eux-mêmes et leurs enfants devront aussi payer le prix lourd. Mais, à la différence des titans de la dissidence d'hier, nous sommes dotés des instruments que constituent les médias sociaux pour diffuser des messages, surmonter l'isolement et mobiliser des millions pour soutenir les réformes et le renouveau. Aussi, et surtout, nous bénéficions de la constante inspiration que constitue la vie d'un Vaclav Havel.