Comme tuer, c'est d'un chiant à force, que ça manque de fantaisie, les tueurs en série des campagnes ont-ils trouvé un moyen sympa de pimenter leur hobby : tirer en direction des habitations ?
En dirigeant l'un de ses tirs bien à l'horizontale vers une maison (de préférence bien pourvue en fenêtres), un viandard peut éprouver le plaisir gratuit de provoquer le destin, de jouer de l'effet papillon; quelle est la probabilité que ma balle fracasse la fenêtre ? Et s'il y a quelqu'un qui fait justement ses carreaux à ce moment là, que se passera t-il ? Et si elle fait des ricochets, qui risque t-elle de toucher ? Le chien qui dort sur le tapis ? Le gosse qui joue dans son lit à barreaux ? L'aînée qui fait ses devoirs ?
Samedi 28 janvier, à Haudainville (Meuse), la maisonnée vaquait paisiblement à ses occupations : le papa jouait au rez-de-chaussée avec ses deux enfants (6 et 4 ans), la maman était à l'étage, sur l'ordi.
Puis un gros bruit !
Le carreau de la fenêtre de la chambre de l'un des garçons de 6 ans venait de recevoir une balle de gros calibre. Cette dernière termina sa course sur le plancher.
Quelques 800 mètres plus loin, il n'y avait pas de match de foot, pas de défilé de majorettes, pas de bal des anciens. Non.
Par contre, il y avait une battue.
Viandards partout et toujours, en sécurité nulle part et jamais.