Etre acteur c’est être libre, pouvoir interpréter des personnages très différents les uns des autres. François-Xavier Demaison ne s’en prive pas. Et, pour accentuer cette liberté, il prend presque le ton de la confidence : exposant quelques éléments de sa vie (une femme, un enfant, le grand-père, le métier qu’il a quitté pour la scène, les petites salles du début) pour mieux introduire les personnages qu’il incarne avec un talent exceptionnel (le conteur québecois, le vieillard qui fait du soutien scolaire dans le 9 3, les prisonniers corses…). Un tour sur lui-même et il devient un autre. Se moquant de cette femme accueillant les touristes et, peu à peu, se laissant emporter par sa haine des autochtones, de ce patron quasi réfugié sur un terrain de golf parce que les ouvriers font la grève de la faim dans son bureau. Croquant le portrait d’un animateur dans une boite de nuit à l’humour assez vulgaire et méchant, d’un gynécologue italien qui aime « énormément » les femmes.
Le rire fuse et s’installe dans la salle dès le début ; il ne va pas la quitter. La générosité de l’acteur y est pour beaucoup. Il salue, bras ouverts : il nous a libérés.
J'ai vu ce spectacle à l'Agoreine de Bourg-la-Reine (92), dans le cadre du 17e Festival d'Humour organisé par le CAEL.