1266.- Au cours de théâtre d’Olivier Sauton où je fus pensionnaire, le maître me donna un jour un thème singulier sur lequel je devais improviser. J’étais mis en scène avec Françoise une collègue du cours et mon ami Christophe. Dans la scène, Christophe et moi étions censés être en couple et je le trompais avec Françoise. Il fallait jouer une scène de ménage entre homosexuels avec l’un de mes bons potes. Ce qui prouve qu’il est un très grand acteur est le fait que lorsque Leonardo joue ce genre de rôle, il arrive à nous faire croire à ses sentiments très forts pour son fidèle collaborateur Clyde Tolson joué par Armie Hammer, vu dans le double rôle des jumeaux Winklevoss dans The Social Network (2010).
Ce qui choque quand on le voit dans les premières scènes à l’écran, ce n’est pas le décor réaliste des années 20 – Clint Eastwood nous en avait donné un avant-goût dans L’Echange (2008) avec Angelina Jolie – ni son maquillage prosthétique destiné à le vieillir, ni même sa facilité à transformer sa voix pour la rendre autoritaire et impérieuse à des années lumières de son rôle de Jack dans Titanic (1997), ce sont ses lentilles de contact qui assombrissent son regard clair. A noter que le compositeur de la musique du film n’est autre que Clint lui-même, on n’est jamais mieux servi que par soi-même.
Le maquillage est moins réussi que celui de Brad Pitt dans L'étrange Histoire de Benjamin Button de David Fincher (2008) et me rappelle Jon Voight dans Mission Impossible (2001).
Le film s'apesantit trop sur l'histoire entre Tolson et Hoover et délaisse toutes les intrigues politiques où le FBI était impliqué. On sait que le Bureau a évolué en quarante-huit années de gouvernance de Hoover mais pas jusqu'à quel point. A mon sens, le film est une bonne amorce du chef d'oeuvre qu'il aurait dû être mais il n'est pas assez abouti 7/10
"J. Edgar" de Clint Eastwood avec Leonardo DiCaprio