Ce que je retiens des demoiselles de Rochefort (1967), c’est que Jacques Demy a animé une place publique et des rues - celles de Rocherfort - par des chorégraphies acidulées. Il s’agit bien sur d’une ville fantasmée puisque 40.000 m2 de façades ont été repeints à Rochefort pour ce film tourné en grande partie sur la place Colbert ainsi que dans les rues adjacentes.
Le film de Jacques Demy présente une image favorable de l’espace public comme support du fait social incarné ici par une troupe de comédiens ambulants annexant la place Colbert le temps d’un spectacle tandis que la mère des soeurs jumelles y tiens un café.
Comme dans un récit mythologique, les deux soeurs jumelles de 25 ans, Delphine et Solange, font corps avec l’espace de représentation de la place, au point de mêler indistinctement l’espace et leur corps.
Plus de 40 ans plus tard, ce film apparaît dans une certaine naïveté concernat la capaicité de l’espace public de porter des phénomènes collectifs tout en proposant une belle image d’un espace évènementiel porté par une fantasmagorie chromatique.