Cette rubrique suit l’actualité éditoriale et présente les derniers ouvrages reçus par Poezibao. Il ne s’agit pas de fiches de lecture ou de notes critiques et les présentations font souvent appel aux informations fournies par les éditeurs.
○ Goethe, Divan d’Orient et d’Occident, Les Belles Lettres
○ Marie Huot, Gît le cœur, Le bruit des autres
○ Ingrid Jonker, L’Enfant n’est pas mort, éditions le Thé des écrivains
○ Revue Le Bateau Fantôme, n° 10
○ Anthologie Vingt et un, La Termitière
○ Revue l’Arbre à paroles, N° 154
○ Jacques Basse, Échos et murmures, Rafaël de Surtis
○ Goethe, Divan d’Orient et d’Occident, traduction, introduction et notes de Laurent Cassagneau, édition bilingue, Les Belles Lettres, 2012, 651 p. 55 €. sur le site de l’éditeur
En 1814 Goethe, alors âgé de 65 ans, vient de découvrir le Diwān du poète persan Hafiz (vers 1320-1389). Subjugué par la lecture de ce recueil, Goethe entreprend de composer à son tour un cycle de douze livres de poèmes dans lequel la reprise de thèmes et de motifs orientaux sert de miroir à la tradition poétique et religieuse de l'Occident. Au même moment, il se rend depuis Weimar à Francfort, sa ville natale, et visite la Rhénanie. Le voyage réel vers l'ouest sur les lieux de sa jeunesse se fait ainsi sous le signe d'un voyage de l'esprit vers l'est, d'une écriture résolument « orientalisée ».
La rencontre amoureuse avec Marianne von Willemer, de 35 ans sa cadette, rapidement sublimée en relation épistolaire, va accompagner le ressourcement du poète.
Goethe adjoindra bientôt à ce cycle de poèmes des « Notes et Dissertations » destinées à ses contemporains peu au fait des civilisations orientales.
Méditation en actes sur le dialogue interculturel, le Divan d'Orient et d'Occident est la première œuvre littéraire majeure de langue allemande qui participe de la construction « orientaliste ».
○ Marie Huot, Gît le cœur, Le bruit des autres, 2012, 80 p. 12€.
Gît le coeur est une déclinaison sonnante – mais aussi trébuchante – autour du mot cœur. Comme une petite boîte à musique, on tourne la manivelle et Gît le coeur joue sa chanson. Un air parfois connu, berceuses, déclarations et chagrins d’amour.
« Gît de gaieté mon coeur
Dans le désordre la nuit le matin
Les bateaux qui tanguent
Dangereusement
La mer est haute
Et hauts les coeurs
Pour deux sous on a le pied marin
Dans notre coquille de noix de luxe
Quand nous traverserons les tempêtes
Je serai la petite Mousse
Celle à la courte paille
Qu’il faudra manger
Ou jeter par-dessus bord
Dans la bouche des baleines »
○ Ingrid Jonker, L’Enfant n’est pas mort, traduction de Philippe Safavi, éditions le Thé des écrivains, 7€.
L’enfant n’est pas mort propose pour la première fois en France de découvrir une partie de l’œuvre injustement méconnue d’Ingrid Jonker ainsi que son incroyable destin tragique. À travers treize poèmes emblématiques illustrés par Frédéric Boulleaux (artiste plasticien fasciné par Hugo Pratt et Pierre Soulages) et plusieurs textes écrits par ses proches (dont sa fille Simone Cilliers Venter), cet ouvrage est une invitation à la rencontre de cette femme moderne et engagée qui se suicida à l’âge de 32 ans. Sa contribution à la littérature sud-africaine et son combat pour les droits de l’homme la placent d’ailleurs comme l’une des personnalités incontournables de l’histoire de son pays. Nelson Mandela lui rendra d’ailleurs le plus beau des hommages quand il lira en mai 1994, lors de son discours d’investiture devant le tout premier parlement sud-africain élu démocratiquement, le poème dont s’inspire le titre de ce recueil.
○ revue Le Bateau Fantôme, n° 10, 2012, 13€
C’est la toute dernière livraison de cette revue qui arrête sa parution avec ce numéro sur le thème de la mort. Avec des contributions notamment de Gwen Garnier-Duguy, Gérard Bocholier, Matthieu Baumier, Bernadette Engel-Roux, Jean-Marc Sourdillon, Mathieu Hilfiger.
○ Anthologie Vingt et un, La Termitière
Poèmes d’Endre Ady, Sergueï Essenine, Thomas Hardy, James Joyce, Vélimir Khlebnikov, D.H. Lawrence, Sandor Petöfi, Roger van Rogger & W.B. Yeats.
○ Revue l’Arbre à paroles, N° 154, Hiver 2011-2012, Écrire malgré l’horreur, 7,5€. sur le site de la Maison de la poésie d’Amay
Avec des contributions notamment de Christian Hubin, Pierre Dhainaut, Marcel Moreau, Max Alhau, Zéno Bianu, Yves Bonnefoy, Alexandra Fixmer, Alain Dantinne….
○ Jacques Basse, Échos et murmures, n° 129 de la collection Pour une Terre interdite, Rafaël de Surtis, 2012, 10 €
peut subvenir
le meilleur comme le pire
le meilleur peut être un vertige
vibrant comme fleur sur sa tige
le pire serait de devoir sur la tige
subir et survivre comme un vestige (58)