Ilest clair qu’on s’ennuie terriblement devant The Descendant, mais reconnaissons qu’on peut s’ennuyerdifféremment d’un moment à l’autre. Il ya un premier ennui, général, qui est lié aux automatismes de ce cinémaaméricain vaguement estampillé indépendant. Père dépressif, petite fille qui n’a pas salangue dans sa poche (cf. Little misssunshine), ado ingrate mais en fait sympa – le message « on est quandmême une famille malgré nos problèmes » commence a être enregistré, merci.Tous les tics formels sont là aussi, même si sur la bande-son la musiquehawaïenne a provisoirement remplacé les guitares folks. Le second type d’ennuiressemble plus à de la gène : il y une fausse pudeur, dans The Descendants, qui consiste à fairesemblant de mettre en sourdine une émotion pour mieux la souligner. Je pense par exemple à ce plan où Alexandraréagit, sous l’eau de la piscine, à l’annonce de la mort prochaine de sa mère.La séquence devient un cliché, l’émotion une grimace.
Lesyeux de chien battu de George Clooney ne sauvent rien de cet ensemble terne. J’ailargement préféré la bande-annonce.