Dans un futur proche, une chose est sur les lèvres du monde: le Rollerball, un sport violent dont Jonathan E est la star...
La critique couillue de Borat
Après avoir chroniqué la bouse du pourtant légendaire McT, il était temps de s'attaquer à ce chef d'oeuvre de l'anticipation, à savoir Rollerball de Norman Jewison. Le film qui installera définitivement James Caan au rang de star après son passage remarqué dans Le Parrain. L'acteur se retrouve aux côtés de John Houseman, Maud Adams (connue pour être la James Bond Girl très blonde de L'homme au pistolet d'or), John Beck et Moses Gunn (célèbre pour son passage dans la malheureusement célèbre Petite maison dans la prairie). Le réalisateur nous décrit déjà à son époque la dérive de la télévision, comptant sur la violence pour gonfler l'audience.
Remplacez la violence par dépravation et vous aurez le véritable visage de notre télévision actuelle. Indéniablement, de part son sujet, le film est en avance sur son temps, ce qui est non seulement un compliment mais surtout veut dire qu'il est intemporel. D'où la déception immense du remake qui n'apportait rien à l'original et était surtout déjà vieillot à sa sortie.
Preuve du statut culte jamais usurpé du film de Jewison. Le film a beau accuser plus de trente-cinq ans d'âge, son impact est inchangé.
Pour cela, rappelons un peu l'histoire. Jonathan E est la grande star du Rollerball, un nouveau sport qui marche du tonnerre, sorte de mélange entre le Hockey (Jewison a dit avoir eu l'idée du film durant une baston entre hockeyeurs) et le Football américain. Le but étant de mettre la balle dans le trou.
Pour cela, les rollerballeurs sont en patins, soit à moto et des coups peuvent être donné selon les restrictions. De part ses règles, le Rollerball est parfaitement crédible. On se croirait presque par moments à regarder un vrai match.
Le spectateur est évidemment friand des accrochages (qui n'a jamais espéré un petit accident dans une course de Formule 1 ?) et les producteurs le comprennent bien, voire beaucoup trop.
Ils enlèvent des règles et tous les coups sont permis jusqu'à la mort subite. Conscients que les spectateurs vont se lasser de notre champion, ils prévoient alors le cas précédant, histoire de le faire échouer.
Le but étant de faire tuer l'équipe pour en retrouver une nouvelle. Jonathan E apparaît donc comme une sorte de Spartacus des temps modernes, d'autant que certains détails nous le font penser (arènes, combattants, armes blanches).
Les séquences de Rollerball sont vraiment époustouflantes et d'une violence typique d'un certain cinéma des années 70 (voir des films comme Mad Max ou Les chiens de paille, certes de genres différents mais bien représentatifs de cette violence). Certes les passages entre les matchs sont parfois un peu long, surtout vers la fin mais ce film est un véritable chef d'oeuvre porté par un brillant James Caan et des second-rôles excellents.
Un chef d'oeuvre d'anticipation montrant que la violence gouverne dorénavant le monde. Terriblement réaliste.
Note: 19,5/20