Cf. les nuisances sonores

Publié le 29 janvier 2012 par Dubruel

Voici une saga imaginaire intitulée AU BUSARD DECHAINÉTout le monde connaît l’engouement actuel pour les restaurants musicaux.

Melchior en connait un à Paris qui a la mauvaise habitude de laisser ses fenêtres ouvertes jusqu’à deux heures du matin !

Il s’appelle le Busard.

En fait, il n’a de musical que le qualificatif : le tam-tam amplifié y règne en maître toutes les nuits et joue 3 ou 4 notes, toujours les mêmes, en continu, sans aucune pause et de façon assourdissante. Ainsi jusqu’à son heure de fermeture, il prive de sommeil les habitants du voisinage.

Si quelques-unes des pages suivantes peuvent changer les idées des victimes de telles nuisances sonores, tant mieux !

Melchior, lui, s’est bien amusé à trousser cet exercice de style !

Préambule :

Voisins de sa rue

Ne restez plus

Les souffre-douleur du Busard,

Ce caboulot braillard

Qui règne au carrefour

Et vous empêche de dormir !

Ripostez avec bravoure !

Toutefois, sur ce sbire

Ne lancez pas des nains.

N’allez pas

Jusque-là,

Ce n’est pas humain !

N’envisagez pas

Non plus, n’est-ce pas

De jeter des pétards

Sur la vitrine de ce bar.

Vous aggraveriez la situation :

Bruit sur bruit…

Vous comprenez !

Non, retenez

Cette formule

A l’unanimité :

Contre la façade de l’estaminet,

Balancez

Des boules puantes

Du crépuscule à minuit

Environ soixante à quatre-vingt-dix huit

Voilà qui le forcerait,

Séance tenante,

À éteindre sa sono.

Et les clients accros

Iront faire chabrot

Ailleurs.

Que du bonheur ! 

----------------------------------------------------------------------------------

Voici le début ces quelques 20 pages d’élucubrations.:

Café-trottoir

Les tables du Busard, ce soir,

Envahissent le trottoir.

C’est l’été mais c’est gênant

Pour les passants.

En guise de mise en bouche, grapillons

Au passage, quelques édifiantes conversations.

-Quoi de neuf les nanas ?

-Et vous les gars, çà va ?

-Tournée générale De Gaulle !

Commande un quidam.

Tout le monde rigole,

Sauf sa femme

Qui n’a pas compris.

Ta glace, tu l’as pas finie…

-Toi qu’ es espagnole,

Tu pourrais m’apprendre le paso-doble ?

-Et comment va ta sœur ?

-Passes-moi le sel.

-Fais voir le beurre.

-Tu fais quoi à Noël ?

-C’est quoi c’t’odeur, hein ?

-Mon parfum !

-Heu…Pardon,

J’suis con.

-Manges-pas avec les doigts, faut pas

-Guerchouine, son concerto en fa,

Une merveille !

-Connais-pas, dis Mireille.

-Bon, alors on dîne ?

-C’est farci à quoi vos aubergines ?

S’inquiète une Janine.

Un mec crie bien fort :

-Garçon ! Sur vot’ plateau de fromages

Y a-t-y du roquefort ?

Non ?... C’est dommage.

Un africain, en sabir

Commande trois kirs.

A une table voisine :

-Ce vin, c’est pas d’la bibine.

-Ha ! Que non ! C’est du Léo Lagrange.

Il voulait dire : «Château Lagrange.»

Le « sportif » en rajoute une couche :


-Il est long en bouche…

A côté, le serveur,

En blazer

Demande : -« Et comme dessert

Qu’est-ce que je vous sers ? »

-Pour moi ce sera un baba

-Et avec çà ?

-Un déca.

Et patati et patata

"Vous trouvez q’çà

Fait trop, tout çà ?...

Attendez ! Le disc-jockey

N’est pas encore arrivé !"