J'ai eu ma période comédies musicales, au sortir de l'adolescence. Puis, ce fut le rejet complet ou presque. Une comédie musicale, c'est tellement kistch, tellement surfait, tellement calibré pensais-je. Cette réaction de rejet s'atténua avec Mozart l'Opéra Rock mais les symptômes allergiques reprirent avec Cléopâtre et les premiers balbutiements autour de Dracula et...Adam et Eve.
Adam et Eve ? Mais quelle idée !
A vrai dire je n'aimais pas cette comédie musicale en devenir, à commencer par son identité visuelle. Un couple improbable habillé de blanc au milieu de nuages tout aussi blancs. Là j'en étais sûre, Pascal Obispo avait atteint le sommum du kitsch...et....
Et puis, j'ai reçu une invitation : "assistez aux répétitions d'Adam et Eve". Tout de suite, je me suis surprise à ressentir un certain enthousiasme. C'est vrai, il n'est pas donné à tout le monde de voir les ficelles d'un spectacle de cette envergure qui plus est avant tout le monde.
J'ai donc assisté tout d'abord à une heure de répétition sans costumes, J-10 avant la première publique dans un Palais des Sports vide. Tout de suite, j'ai compris que Pascal Obispo donnait énormément de sa personne puisqu'il supervisait absolument TOUT, artistes, lumières, sons, mise en scène, décors. Autant dire qu'il faut avoir l'oeil ! Et il faut aussi savoir y faire avec une équipe de danseurs et chanteurs telle que celle d'Adam et Eve.
C'est drôle de voir et entendre ce qu'il se passe entre les artistes. On se rend compte que dans l'ombre des têtes d'affiche Thierry Amiel et Cylia, se trouvent de sacrées personnalités et de grands talents. C'est vraiment là que j'ai compris la signification de l'expression "aventure humaine".
(c) Facebook officiel d'Adam et Eve
Diffcile de vous décrire ce qui ressemblait à un joyeux bazar, les danseurs et chanteurs étaient assez dissipés. Il faut dire que les répétitions portaient sur une scène qui avait été modifiée complètement la nuit-même. D'ailleurs selon Jean-Claude Camus le producteur, un spectacle de ce genre évolue constamment, même après la première. Heureusement le chorégraphe américain d'Adam et Eve, Tokyo, est plein d'énergie lui aussi et sait remotiver ses troupes !
En regardant les danseurs et chanteurs évoluer sur scène, j'ai aussi découvert les éléments les plus importants du décor dont un arbre géant et une structure métallique très moderne signés Mark Fisher, designer américain qui a travaillé sur les tournées des Rolling Stones et de U2.
Puis j'ai eu droit avec d'autres personnes à une visite des coulisses. J'ai adoré découvrir l'organisation notamment le rangement des costumes et des éléments de décor. Chaque artiste possède son "bout" de portant avec les costumes qui lui appartiennent rangés par ordre d'apparition dans le spectacle. Il y a de très beaux costumes, parfois fabriqués sur mesure parfois pièces uniques, dont certains proviennent directement des ateliers de Jean-Paul Gautier.
Cerise sur le gâteau, j'ai vu quelques jours plus tard un morceau du spectacle abouti en avant-première. Et là je m'incline. C'était objectivement vraiment magnifique. Il y a tellement de choses à regarder qu'on ne sait plus où donner de la tête. Certains tableaux chorégraphiques sont d'une énergie folle. Il faut savoir que Pascal Obispo s'est beaucoup inspiré du Cirque du Soleil et qu'il y a parmi les danseurs des "aériens", c'est à dire des artistes qui évoluent en l'air, c'est très beau à voir.
Les chanteurs assurent vraiment et les chansons, que je n'aime pas particulièrement à la base passent très bien en live. Bref, j'ai aujourd'hui un profond respect pour ce projet et pour tout ceux qui s'y sont engagés et y ont travaillé.C'est une très belle aventure et surtout une belle preuve de détermination et d'audace de la part de Pascal Obispo.
Dommage que la promo se soit attardée sur l'imagerie mielleuse autour des seuls Adam et Eve car elle ne reflète pas véritablement le spectacle moderne et énergique que constitue cette nouvelle comédie musicale...