Dans le désert, au loin les mirages... Plus grand chose à écrire, à écouter, à visionner, plus grand chose à penser... pour le coup plus grand chose à vous restituer. Mais parfois des illuminations à la lecture / relecture de certains passages, de certains livres, écrits par certains auteurs. Nietzsche... figure tutélaire, qui accompagne, jamais très loin, parfois abandonnée toujours retrouvée, par fragments, touches sub-luminales. Ci-joint un passage de "Par-delà bien et mal"...
"Nous sommes d'avis que la dureté, la violence, l'esclavage, la danger dans la rue et dans le coeur, le repli dans la clandestinité, le stoïcisme, l'art de la tentative et de la tentation ainsi que l'astuce diabolique en tout genre, tout ce qui en l'homme relève de la bête de proie et du serpent sert tout autant à l'élévation de l'espèce "homme" que son contraire : ... "
Et oh c'est dingue ce propos!! Que nous dis-tu là malheureux? Des choses sans doute difficiles à regarder en face, à tolérer et pourtant une fois le dépis dissipé, qui semblent tellement "justes". Mais alors, est-ce la porte ouverte à tous les "abus", à toutes les infamies...? Nietzsche, à lire c'est dangereux. On a souvent voulu édulcoré le propos, parfois avec un peu trop d'insistance, comme s'il s'agissait de rendre tolérable contre toute attente et de façon presque contre-nature pensions-nous; cette pensée sulfureuse.
On pourrait, je pourrais discourir longtemps sur cet extrait d'aphorisme. Le "danger dans le coeur" : que faut-il entendre ? le stoïcisme ?Ppourquoi le serpent? S'agit-il d'une évocation de la figure chtonienne...? Le "repli dans la clandestinité"...
Je vais m'atteler à relire l'ouvrage et releverais les fragments frappants. Une ré appropriation était nécessaire. La main semble avoir précédée l'esprit lorsqu'elle se saisit de l'ouvrage par un certain hasard.
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