Toogenblik à Haren, faudrait classer ce club comme monument
historique, pas vrai Anny Celsi: Indeed, this small club has the charm of a sociable house chamber and one feels at home there immediately!
Mais pour le premier concert 2012, les bénévoles s'arrachent les trois tifs qui subsistent sur leur auguste crâne: une assistance misérable alors que le menu affiche un plat americana des plus
succulents: JP den Tex.
Un Texan amstellodamois ayant gravé une bonne quinzaine de plaques, la dernière 'Speak Diary' (2011), on dira pas que les absents ont eu tort, les absents
sont des ânes, à la rigueur, on peut excuser Willy Big Moustache, malade comme un chien galeux, les autres, on le répète, des balourds indéfendables, fuck them all!
C'est dit, bastards!
21:10' courte allocution de petit Luc qui cède le micro à JP den
Tex!
Jan-Piet uit Alkmaar arpente les scènes depuis des lustres, d'abord avec les bands Turquoise ( met Thé Lau!)- Tortilla - Electric Tear- un petit temps chez Vitesse- Attraction etc... en 1980
débute sa carrière solo, un collègue décrit ses productions de "Beatnik Americana", tu y retrouves tous les éléments chers aux Yankees: de la country, du blues, du Southern rock, du folk à la
Guthrie... roots music at its best, quoi!
'Emotional Nomads' son auto-portrait, une photo sépia pleine de poussière ramassée sur les routes des States ou d'ailleurs.
A quote pour terminer la ballade philosophique: 'I'm so tired of the blues, man'.
Un mec lucide, au visage buriné, au chant traînard, qui a vécu, qui traîne un passé Jack Kerouac... ça s'annonce bien!
La vie est un voyage, professe le cowboy, c'est le thème de mes compositions.
'Speak Diary', mon dernier CD est truffé de vieilles démos, des ébauches écrites durant mon adolescence ou mes early twenties, je les ai dépoussiérées, le romantique ' Sad song in your mind' en
fait partie.
'Angela' existe, ai fait sa connaissance à Florence, lors d'un voyage scolaire, love at first sight, et elle me trouvait un air de ressemblance avec John Lennon, l'aventure aura duré une
soirée.
Jolie ballade pubère, romantico- acnéique.
Je suppose qu'on a tous une Angela enfouie quelque part dans le disque dur.
Le titletrack, l'agité 'Speak Diary'.. what happens to your life is what you make of it...
Retour vers l'introspectif, le moody 'Palermo' , une rupture, c'est pénible!
...The final ciao, the whistle goes
I turn around and find a seat
then look again
to find you gone...
Faut qu'il aille consulter un psy!
Non, il s'est soigné en contemplant chaque soir une photo d'Ophélie Winter, il lui dédie ' Ophelie', une rengaine frivole.
Un rock sec: ' I'm so shy', moi aussi, ça va mieux après 15 pintjes!
' The lights of Phoenix', superbe trip country désert noir!
La recette du bonheur: sillonner la highway 61 au volant d'une Toyota Corolla, rouge de préférence, et penser à la 'River of Hope'
... quand on n'a que l'amour...: le troubadour hippie attaque ' Alcatraz' et termine le premier set par l'hispanico/funky 'En roulant' ( La vue c'est la vie), qu'il n'a pas repris de Ray Charles!
Cinquante minutes se sont écoulées, t'as même pas pensé à te désaltérer, pas de file au bar, le seul point positif de l'absence de public!
Set 2
'The man, the woman and the dog' , ça te rappelle ' Me And You And A Dog Name BOO' de Lobo?
Rien à voir: le truc se passe dans le Nord des Pays-Bas , près des Wadden eilanden, 't is een soort country rock boerenliedje décrivant un couple de vieux ( 50 ans, à l'époque j'en avais pas 20!) qui tous les soirs, à 17:45' pile, partaient promener Whiske ( le clebs) pour son pipi nocturne, retour à 18:15' pile, un scénario indélébile et débile, un instantané noir et blanc signé Robert Doisneau.
On embarque: 'Ferryboat song revisited' dont l'intro a été composée quand j'avais 17 ans.
Un bain de jouvence nostalgique?
' Teenage town revisited', on rêvait, on allait changer le monde, nous étions jeunes et beaux... un regard dans le rétroviseur, ouais, c'était mieux avant!
Même thème sur ' I don't want to live here anymore', j'aime mon bled natal, mais il faut que je m'arrache...
Ce super titre a été composé avec l'aide d'un singer-songwriter américain et de son pote, un certain Kevin Costner!
'Looking for Rosie'. Rosie, c'était une prostituée travaillant dans le rosse buurt d'Amsterdam, son mac l'emmène vivre à la campagne, quand ça la démange elle retourne voir ses copines in de Wallen, et le costaud part à sa recherche!
Maigret chez les putes ou the ballad of a Dutch pimp, au choix!
Avec le groupe, dans les seventies, on s'établit dans la capitale, le bassiste tient pas le coup longtemps, il se barre et retourne au village, ce mec n'ose pas aborder les filles, donc une nana qu'il connaît depuis le kindergarten décide de faire les avances et l'invite à dîner, un premier baiser, sur Radio Veronica: ' Muddy Waters on the radio' , ils vivent toujours ensemble, c'est pas beau, çà!
Un narrateur attachant ( 'les choses de la vie'), un jeu sobre et maîtrisé, une voix à la Lee Clayton, pas de grandes envolées, ni de cinéma, mais une justesse de ton et un sens mélodique inné: les caractéristiques d'un singer-songwriter doué!
En route vers la terre promise: 'American tune' , puis un country folk en clair-obscur, comme Rembrandt: ' Heart of darkness' .
You know I'm a serial monogamer, mais j'ai une chatte, blanche, elle ne supporte pas les dames que je ramène chez moi et n'a rien à foutre de la country, son dada c'est 'Le Caprice Bohémien', l'ai appelée Rachmaninoff , voici 'Chatting with Rachmaninoff', un blues félin.
On va terminer par un singalong: ' Life without television !
La mire de fin de programme?
Non, un bis!
Le quadrilingue 'Olanda ti amo'.
Oranje! Hup Holland Hup!
...La vita è un'autostrada... celle-là tu l'as piquée à Sergio Leone, non, JP?
"La vita è un'autostrada a senso unico di marcia, impossibile invertire ne tornare indietro. Folle sarebbe accellerare."