L'euro a dix ans et on en fait toute une histoire !
Toute une histoire pour le garder.
2011 aura été, tout particulièrement en Grèce, l'année de tous les dangers. De fil en aiguilles, de réunions en sommets, le 31 décembre est passé (28 janvier aujourd'hui...) et l'euro est toujours là, même si certains parient sur sa fin.
Mais nous avons tendance à oublier, nous avions une vie avant l'euro.
Personnellement je suis ni pour, ni contre. Une monnaie contre une autre.
Certes, l'euro a facilité les échanges, mais il a surtout augmenté le coût de vie.
J'aimerai revenir en arrière, quand il y avait en France, le francs, et en Grèce, la drachme : année 1988, j'abandonne un salaire plus que raisonnable en France, pour arriver en Grèce pour un salaire de misère (à mes yeux d'alors...). 70.000 drs, voici le montant de mon salaire mensuel de l'époque.
20.000 drs pour notre loyer, les dépenses de consommation étaient moindres car nous n''étions pas aussi envieux. Pas de dépenses de téléphone portable puisque cela n'existait pas (heureusement) puis, encore moins de téléphone fixe à Athènes, pour obtenir une ligne à l'époque, il fallait attendre plusieurs années pour obtenir le précieux numéro. On pouvait toujours racheter une ligne de particulier à particulier, mais cela coûtait excessivement cher. Personnellement j'ai fait une demande de ligne téléphonique en 1988 et nous avons obtenu une ligne en 1991 (entre temps nous avions acheté une vieille baraque qui avait déjà un téléphone...).
A côté de cela, nous avions nos dépenses quotidiennes pour nous nourrir : là aussi, nous nous contentions des produits locaux de saison car peu de magasin proposaient des produits étrangers, par ex. français, à part peut être le AB Vassilopoulos, encore fallait-il en avoir à côté de chez soi. Nous nous contentions des marchés du coin et des supérettes de quartier.
Bien sûr, nos bas salaires ne nous empêchaient pas de profiter de la vie avec le peu que nous possédions. L'été, la mer, le soleil nous remplissaient de joie de vivre pour toute l'année. Les tavernes étaient notre restau de prédilection, elles le sont toujours d'ailleurs.
L'euro depuis nous aura peut être apporté l'impression éphémère de pouvoir posséder plus, pour ceux qui se ruaient sur les crédits. Avec l'euro, en Grèce, en 2003, les prix ont flambés (comme en France d'ailleurs!), nous n'avions plus aucun repère. Quand j'entend dire aujourd'hui "un euro, deux ou cinq euro, c'est pas cher" : essayez donc de convertir dans nos anciennes monnaies avant de donner un billet de 10 euro comme vous donniez un billet de 500 drs !
Bien sûr, quitter l'euro serait catastrophique pour tous les foyers ou les entreprises ; catastrophique pour ceux qui ont épargné dignement sous par sous et qui du jour au lendemain verraient leurs économies fondrent au soleil. Pourtant en 2002, en Grèce, nous étions heureux.
Ailleurs qu'en Grèce, nous observons un certain retour au protectionnisme. Peut être n'ont-ils pas tort ? Serait-il encore temps en Grèce de changer les mentalités et d'arrêter de croire que tout ce qui n'est pas grec, est forcement meilleur ?