Cette crise de la tulipe enseignée à tous les petits hollandais pourrait faire réfléchir tous les grands hollandistes. Elle illustre en effet avec le doux parfum des siècles le triste débat actuel.
Le premier enseignement que nous pouvons tirer de cette tulipomanie est la folie spéculative. La recherche incessante de la richesse, du luxe, de l'apparence. La naissance du marché à terme et de la spéculation est née en Hollande d'un double péché. Le péché des marchands et des financiers qui se ruèrent tellement vite sur le veau gras qu'ils en oublièrent le principe de réalité et le transformèrent en veau d'or. Mais également le péché des consommateurs qui furent près à tous les sacrifices pour avoir des tulipes, objets de tous les désirs égoïstes. Aussi, à ceux qui voudraient lutter contre le monde de la finance, je dirais juste ceci : le principal péché du monde de la finance est de jouer sur le péché des hommes.
Le deuxième enseignement, plus profond, est le danger de la vanité. Je parlais à l'instant de la vanité des hommes à vouloir paraitre plutôt que chercher à être. Mais Alexandre Dumas va plus loin dans son célèbre roman la Tulipe noire qui raconte l'histoire d'un hollandais du XVIIe siècle passionné de tulipes qui cherche à tout prix à créer une tulipe noire mais qui, enfermé dans son désir de création, en oublie l'amour. Ce livre évoque la vanité des hommes à se prendre pour Dieu, à vouloir faire plus beau que Dieu. Les hollandais voulaient des tulipes noires, ils décidèrent de les inventer et perdirent leur argent et leur âme. Aussi, à ceux qui voudraient que l'état réponde à des besoins que la nature ne peut offrir, je dirais juste ceci : l'amour et le bonheur ne dépendent pas de l'acquisition vaine de ce qu'on veut mais de la construction humble de ce qu'on a et de ce qu'on est.
Mon propos n'est pas ici politique. Il est une simple réaction à quelques mesures prononcées ici et là qui sans en avoir l'air sont une proposition de société très différente de celle prônée par BeniNews.
Le Hollande qu'on nous propose est une tulipe noire. Il y a beaucoup de "je" dans ses mesures, beaucoup d'état et trop peu de Dieu. Entre l'Etat-Providence et la subsidiarité charitable, je choisis la subsidiarité. Entre le laïcisme contre la religion et le dialogue foi/raison, je choisis le dialogue. Entre une vie centrée sur les désirs et un désir centré sur la vie, je choisis la vie.
Le problème de la Hollande au XVIIe siècle n'était pas tant un problème économique qu'un problème moral. Aujourd'hui, nous faisons bien-sûr face à une crise économique qui nécessite des réponses courageuses. Mais à la limite, peu importe que je ne croie pas à la retraite à 60 ans, aux contrats de génération ou à la réforme fiscale proposée. Je crois surtout que l'homme a besoin de redécouvrir son essence dans l'humilité et dans le don. Que l'idéologie du progrès est malsaine. Que répondre aux désirs blessés, tristes et touchants, d'enfantement des homosexuels n'est pas un choix de vie. Que proposer généreusement le choix de la mort à une souffrance qu'on ne comprend pas n'est pas un choix de vie. Que laisser penser que l'homme est maitre de son genre sexuel n'est pas un choix de vie.
La tulipe est une belle fleur. Quand nous la regardons, nous la désirons. Une fois comme ça, nous nous disons : j'aimerais qu'elle soit noire. Alors, nous aimerions la fabriquer. C'est un petit plaisir. Mais quand nous nous retrouvons en pleine nature et que nous voyons la pluie tombée sur une graine, le bulbe se construire et la fleur naitre, peu importe qu'elle soit seulement jaune ou rouge. Car cette tulipe là dont nous avons compris la création, c'est celle-là la plus belle.
La tulipe, c'est comme la vie. A ceux qui rêvent d'une tulipe noire, je dirais juste ceci : choisissez la vie.
"J'ai mis dans toi la vie et la mort, la bénédiction et la malédiction. Choisis donc la vie, afin que tu vives, toi et ta postérité, en aimant le Seigneur ton Dieu, en écoutant sa voix et en t'attachant à Lui." (Deutéronome 30, 20)
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