05 mars 2008
Par Baptiste Etchegaray
Les candidats aux municipales à Paris sont décidément plein de mystère. “Nous verrons dimanche soir si les mouches ont une âme” : c’est par cette formule énigmatique que Jacques Bravo (tête de liste PS dans le 9ème) a répondu à la question “Avez-vous peur de vos jeunes concurrents Delphine Bürkli et Grégory Perrin [respectivement UMP et MoDem, tous les deux trentenaires, ndlr] ?“, en marge d’un meeting hier soir avec Bertrand Delanoë. Le maire sortant, âgé de 64 ans, estime que “le quartier ne les connaît pas” et que “le mot peur ne fait pas partie de [sa] culture“.Filant la métaphore sportive, le punchy sexagénaire a affirmé qu’il avait “l’énergie du combattant et du compétiteur“. “Je reste un marathonien et tant qu’on n’a pas franchi la ligne, le match vaut la peine d’être joué“, a-t-il ajouté avec son éternel petit sourire au coin des lèvres.
Jacques Bravo (tête de liste PS) et Philippe Torreton (numéro 3, avec un bonnet pour protéger son crâne chauve)
Celui qui a arraché la mairie du 9ème à la droite en 2001 est donc bien décidé à la conserver, bien que Nicolas Sarkozy ait légèrement devancé (50,2% contre 49,8%) Ségolène RoyalPhilippe Torreton (aperçu la boule à zéro hier), que MuniParis avait à la présidentielle dans l’arrondissement. Et pour cela, il compte sur l’engagement du comédien filmé lors d’un tractage rue des Martyrs fin janvier. Parmi ses soutiens, l’animateur Stéphane Bern, assis au premier rang du gymnase Gauguin hier soir. Bref, Jacques Bravo aime à se montrer entouré des peoples du 9ème, jusqu’à affirmer qu’ils font, en bons copains, “les courses le samedi et le dimanche matin ensemble“. Pour les curieux qui souhaiteraient savoir où ces people habitent, écoutez le son de Jacques Bravo : post précédent, repris sur le site de campagne de la candidate). Jacques Bravo, amusé, croit savoir que “c’est un choix qui a surpris ses propres électeurs, digne de Lellouche, d’être original“, et rapportant que “les électeurs de droite ont fait des remarques assez désobligeantes sur cette innovation“. A la permanence de campagne de Delphine Bürkli, on s’étonne de ces propos. “Nous n’avons eu aucun retour négatif, au contraire, les gens nous félicitent d’avoir une candidate dynamique“.Au fond, Jacques Bravo, sportif et people, aimerait qu’on le prenne aussi pour un rocker. “Moi j’adore le rock-n-roll, mais le dur, le vrai de vrai…“
Au gymnase Gauguin, les colistiers PS du 9ème écoutent sagement sur l’estrade le grand chef Delanoë