Mort des moines de Tibéhirine : le juge Trévidic veut relancer l'enquête
Le juge français Marc Trévidic veut se rendre en Algérie pour exhumer et autopsierle crâne des sept moines de Tibéhirine tués en 1996, selon une information du magazine Marianne confirmée par une source proche du dossier.
Le juge Trévidic a adressé une commission rogatoire internationale à l'Algérie, rédigée le 16 décembre et traduite en arabe, précisant sa demande d'autopsie et la vingtaine de témoins qu'il souhaite entendre sur place, précise l'hebdomadaire.
EXHUMER LES TÊTES
Il entend se rendre à Tibéhirine, exhumer les têtes, puis de réaliser l'autopsie avec deux médecins légistes, un expert en empreintes génétiques et un photographe de l'identité judiciaire, avant de remettre les cercueils en terre, ajoute-t-il.
Le juge Trévidic a réuni en octobre les familles des victimes pour leur exposer sa démarche et obtenir leur assentiment.
Les sept moines de l'ordre de Cîteaux de la stricte observance avaient été enlevés dans la nuit du 26 au 27 mars 1996 dans leur monastère isolé situé près de Médéa. Le Groupe islamique armé (GIA) de Djamel Zitouni avait revendiqué l'enlèvement et l'assassinat des moines.
Leurs têtes avaient été retrouvées le 30 mai au bord d'une route de montagne mais leurs corps ne l'ont jamais été. Une autopsie de ces têtes pourrait permettre au juge de recueillir des indices sur les conditions de leur mort. Après avoir suivi la thèse islamiste, l'enquête judiciaire s'est réorientée, depuis 2009 et le témoignage d'un ancien attaché de défense à Alger, vers une bavure de l'armée algérienne.