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Ma cuisine, la nouvelle table de Nicolas Le Bec

Par Faimdelyon @faimdelyon

C'est un privilège assez déroutant d'assister à la première d'une table. Comme si l'on entrait dans une intimité somme toute fébrile. On foule une terre neutre, aucune idée de la déco, des plats, des menus. Oser traverser les yeux bandés.

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Jaune d'oeuf, morilles

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Foies gras des Landes, raisin confit, jus réduit de viognier

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Risotto à la truffe

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Bar, st jacques, saumon et caviar osciètre

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Jarret de veau

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Tarte au caramel

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Je regarde à droite, puis à gauche. Personne. Je déambule au milieu la Rue Le Bec, je foule les quelques marches qui séparent un espace qui fourmille pour l'étage, plus feutré. Déco quelque peu ostentatoire, plutôt jolie. Ambiance élégante bien qu'un peu maniérée. Des atours bourgeois, loin des codes du dépouillé nordique tellement à la mode.

Nicolas Le Bec accueille dans "sa cuisine". Et c'est peu dire, nous sommes installés face à la Saône, en lieu et place de son ancien appartement.

L'idée ici : proposer un seul et unique menu à une joyeuse (surtout riche) bande de happy few, une vingtaine de couverts tout au plus. Riche oui, parce que 128 euros le menu ça vous déglingue le compte en banque avant même d'avoir avalé la première mise en bouche.

Le produit, le produit, le produit. Voilà pourquoi il faut venir ici et pas pour autre chose. Foie gras, caviar à la louche, bar, st jacques, truffe... Un festival de dollars se retrouve dans l'assiette. C'est très précis, techniquement irréprochable - à l'image des st jacques divines. Mais... Parce qu'il y a un mais... Rien qui vibre à l'intérieur, aucune pulsion sauvage de plaisir. 

François SImon titre l'un de ses ouvrages Manger est un sentiment. Une évidence, un crédo de vie au delà du besoin primaire de se nourrir. C'est ce que j'aurais aimé ressentir lors de ce dîner, des sentiments. Plus de fantaisie, de risque, de suprise...

Nous traversons la Rue à nouveau, le coeur lourd. L'estomac presque affâmé, frustré d'avoir manqué l'ivresse d'une première fois. 


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