Ce n’est pas les dirigeants qu’il faut changer si l’on souhaite ouvrir de nouveaux horizons, c’est le principe organisationnel du système qui doit être métamorphosé. Le principe de l’élection, le choix du meilleur ou du plus habile pour « guider » le reste de ses « con »citoyens est un principe absolument contraire à la liberté de choix individuel. Ce principe est opposé à celui de la démocratie. Il est une injure à ce que nous sommes en vérité : l’incarnation d’une énergie consciente et partagée avec tout ce qui vit, s’exprimant sous de multiples formes et ayant chacune leurs importances, leurs beautés et leurs fruits propres.
Le monde social dans lequel nous survivons et où nous luttons a été organisé depuis la nuit des temps pour asservir le plus grand nombre aux volontés dominatrices des plus puissants et des plus habiles. Il est bâti comme les œillères des chevaux qui forcent la vision unidirectionnelle.
Le système aristocratique qui dirige le monde aujourd’hui est un contre sens qui mène au chaos. Le choix d’un « élu » qu’il soit autoproclamé ou choisi par le plus grand nombre est incompatible avec le modèle universel de la vie. Ce modèle universel peut se plier un temps au carcan de cette erreur mais plus le temps passe plus la tension monte jusqu’au nécessaire seuil de rupture. Qu’on en soit conscient ou non, la vie est autonome, sans frontières et individuellement créatrice. Le but de la vie est d’intégrer la pleine et entière conscience dans la matière sous toutes ses formes. Ce but ne peut être délégué. Chacun n’existe que pour assumer cette fonction : l’intégration de la conscience, qui est le fondement de la joie de vivre. Tout système ou individu oublieux de ce principe directeur universel est voué à sa perte. Rien ni personne ne peut remonter longtemps ce courant impétueux !
Le mélange d’oligarchie et d’aristocratie qui a été grossièrement maquillé sous le terme de « démocratie moderne » n’a aucun avenir. Il confisque aux individus leur expression souveraine qui ne peut grandir que par la pratique quotidienne. Il déresponsabilise le citoyen en lui faisant croire que les affaires du monde ne peuvent être gérées que par des spécialistes rois formatés à cette fonction. Il violente le sens de la vie ce qui le voue à l’auto destruction. Le pseudo choix « démocratique » que constitue, dans ce cadre, l’élection présidentielle française à venir, ne vise qu’à entretenir la délégation du pouvoir personnel et citoyen. Il n’est qu’une adaptation du système féodal pyramidal au rythme du temps qui va crescendo en proportion avec la pression libératrice inéluctable de la vie. En France les rois ne le sont plus à vie mais pour cinq ans.
Une autre voie doit être inventée pour sortir de cette impasse. Elle doit nécessairement prendre naissance à partir de la réalité de ce qui est maintenant, c'est-à-dire le système vicié faussement démocratique ou nous nous sommes laissés enfermer. L’élection présidentielle à venir peut être le point de départ de la construction d’un nouveau système social coopératif. Parmi tous les candidats au titre de « roi de France », un seul propose d’abandonner sa couronne et de refonder la république au lendemain de son élection grâce à la convocation d’une assemblée constituante. Elle devra nécessairement être composée de représentants des citoyens dans leur grande diversité. Cette assemblée est destinée à réécrire les textes fondateurs d’une société basée sur le bien commun et la coopération entre les individus. Cet unique candidat qui propose de rendre au peuple souverain son pouvoir décisionnel est Jean Luc Mélenchon. Les autres candidats ne visent qu’à améliorer le système centralisateur en place, chacun avec leur point de vue et leur sensibilité personnelle ou de caste. Autant mettre un pansement sur un membre nécrosé !
Cette élection présidentielle à travers ce candidat providentiel est l’ultime chance offerte à la France de rallumer les lumières du mouvement de 1789. Passé cette année et cette chance, le système, dans sa folie centralisatrice des capitaux et des pouvoirs, nous aura tous entrainé à notre perte. Je garde l’espoir d’un éveil in-extremis des consciences malgré l’abrutissement médiatique en cours.
En cas de succès et pour la réussite de cette refondation du système social, il me parait indispensable que cette assemblée constituante ne soit pas sujette à l’élection mais au tirage au sort. Il a fait ses preuves dans l’antique Athènes (voir sur la toile les travaux d’Etienne Chouard). En effet il n’est pas possible de demander à des spécialistes nourris du vieux système de réinventer un monde coopératif qui saperait les fondements de leur propre pouvoir. C’est un conflit d’intérêt insoluble.
Tous mes vœux et encouragement, en ce début d’année, vont à ceux, connus ou sans nom, qui souhaitent vivre debout, qui décident de prendre en main leur à venir et qui tenteront le risque de la créativité pour le bien commun.
Erik Gruchet