Des assureurs accusés de discrimination envers les chômeurs

Publié le 27 janvier 2012 par Damienamselem

Une étude réalisée pour le compte de la BBC  vient de mettre en évidence des discriminations quant aux montants des primes d’assurance auto pour les sans-emplois. La BBC a demandé à trois courtiers des devis pour un employé de bureau, ensuite les journalistes ont réitéré l’opération avec le même profil (sexe, âge, etc), à la seule différence que le prospect devenait sans emploi. Résultat : Les primes d’assurance auto, s’élevaient en moyenne (pour les  3 courtiers) à 30%. Chocking isn’t it?

Un catalogue de justifications douteuses

Aviva est l’assureur qui forçait le moins la note avec « seulement »  +23%, mais l’un des des courtiers dont le nom n’est pas cité affichait lui une différence de 63% !  Graeme Trudgill de la British Insurance Brokers’ Association justifie ces écarts par le fait que les conducteurs chômeurs, sont considérés comme moins susceptibles de prendre soin de leur véhicule, et présentent par ailleurs un risque de crédit plus élevé.
Le porte parole de l’assureur AA Ian Crowder, a quant à lui déclaré que les chômeurs étaient plus susceptibles d’être distraits en voiture, et présentaient plus de risque de conduire sur des routes qu’ils ne connaissent pas, notamment dans le cadre de leur recherche d’emploi (alors que nous savons que statistiquement le risque est justement au contraire plus élevé sur les trajets les plus connus).

Cynisme des compagnies d’assurances?

Toujours d’après M. Crowder, décidément joyeusement cynique, les chômeurs de longue durée, présenteraient un nombre de sinistres supérieur à la moyenne et étaient plus enclins à la fraude que les salariés… Ce qui au vu des tarifs d’assurance au royaume-Uni (outrageusement élevés) n’est guère étonnant, vous avez dit cynisme? Enfin l’Association of British Insurers, a encore enfoncé le clou en précisant que le risque additionnel associé avec la perte d’emploi était un facteur quantifié démontré par les faits (any additional risk associated with being out of work is a “quantified factor supported by evidence”). On croit rêver bien sûr, et l’on serait curieux de voir exposés les chiffres dont sont issus de tels axiomes, on comprend aussi les limites du “profilage”, un modèle fondé sur la prépondérance de grossiers agrégats (“chômeurs”, “salariés”) et qui de toute évidence gagnerait à s’affiner.


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