Normalement, le mois de Janvier nous fait voyager plutôt dans la vigne, pour commencer la taille, qui prépare le future millésime, mais comme c'est aussi la saison des salons et foires à vin, qui recommence, j'ai me suis dis, qu'à la place de vous ennuyer encore une fois par une balade dans ma vigne, j'allais regarder au Salon Millésime Bio à Montpellier en début de cette semaine, si je n'y trouvais pas un vin, pour me faire voyager....
Chose dite, chose faite: dimanche dernier, j'ai pris mon petit sac de voyage, ma caméra et mon ticket de bus, pour partir à la capitale de notre département, 100 km plus à l'est...
Je n'étais pas seule, comme vous montre l'image...à 1€ pour n'importe quel trajet dans le département de l'Hérault, choisir les transports communs et économiser aussi bien du CO2 pour notre
planète que des sous de mon portefeuille, n'est plus difficile:-).
Une petite halte en route, pour rejoindre une copine vigneronne avec son petit vignoble au pied du Pic de Vissous et une
toute belle nouvelle cave au village de son Appellation Coteaux de Languedoc à Cabrière donnait déjà un bon avant goût - de vin et de voyage.
La belle Cave du Mas Coris à Cabrière au pied du Pic de Vissou
J'ai pu assister in vitro à la naissance de deux de ses cuvées - assemblage judicieuse et brute de cuve de deux échantillons fort prometteurs: Une bouteille à la Mer et Pic de Vissou, qui vont être mis en bouteille au mois de Mars - avis aux amateurs!
Mais continuons le voyage, accompagné de Véro maintenant, ma fidèle compagne pendant trois jours plein de découvertes dans
les allées du salon - fallait être bien chaussée, prête à cracher et ouvertes aux rencontres toutes agréables, des hommes et femmes du vin:-)
Difficile, de choisir dans ce salon dédié aux seule vins issus de raisins certifiés bio ou bio-dynamique, et je ne vais pas
vous énumérer tous les bons vins, que nous avons laissés s'épanouir sur nos papilles...
Toujours à la recherche de mon vin pour le Vendredi, j'ai finalement décidé, de quitter le royaume du vin Français, pour aller vers un pays, dont je ne connaissait pas les vin - un pays de montagne, pour rester un peu dans l'ambiance de nos propre vignes, et plutôt vers des producteurs, qui présentaient des vins blancs - pour décharger un peu nos langues...
Nous voilà en route pour une rangée de tables de vignerons Autrichiens venue en groupe de la Styrie - région en partie frontalière avec la Slovenie, où les vignes s'étalent entre 300 et 600 mètres en climat froid de montagne.
Ils sont tous les 5 réunis sous le motto: Schmecke das Leben - goûte
la vie - taste the life - certifiés en bio ou bio-dynamie, à la recherche de vins vivants, qui expriment leur terroir.
Ils sont connu par les passionnés des pays nordiques et des États Unis, comme Alice Feiring, qui leur à rendu visite l'année
dernière et en avait parlé sur son blog, comme je viens de découvrir après coup - et
Véro et moi avaient suivi le conseil d'un sommelier et blogueur Allemand, avec qui j'avais discute du problème, que beaucoup de vins présents sur le
salon laissaient le dégustateur un peu sur sa faim, s'il était à la recherche d'une expression, que devrait apporter une démarche respectueuse du terroir et de la plante, si elle était continuée,
une fois le raisin rentré en cave ... à la recherche de la différence dans le verre...sur nos palais...
Sa rémarque: "si vous cherchez des vrais freaks en matière de cave" m'avais plus préparé à une rencontre style "néo-vigneron voué aux vins naturels", comme nous en avions vu un bon échantillonage à l'Off de la Remise pendant Millésime Bio 2011 - mais chez les vignerons Autrichiens, la différence ne se manifestait pas dans la dégaine extérieure;-)...
Franz Strohmeier et Andreas Tscheppe
Trauben, Liebe und Zeit - raisins, amour et temps - c'est écrit sur les bouteilles de Franz
Strohmeiner, (dont le site est en panne, donc pas de lien possible en ce moment) et le nom fait déjà toute la lumière sur leprocessus de vinification sans ajouts. Des vins élevés en
barriques pendant 18 mois et mis en bouteille sans filtrage.
L'amour porté à la vitalité de la vigne et le temps, qui est laissé aux raisins à la cave, pour exprimer cette vitalité,
que aucun ajour vient de frèner et qui en fait des vins, qui sont vraiment vivants...
Comme ce blanc plutôt jaune à base de Chardonnay, le Trauben-Liebe-Zeit gelb - ou son frère, l'orange à base de Sauvignon blanc (85%), Muscateller et Chardonnay - tous les deux élevés 36 mois en barriques, dont 6 mois sur les peaux pour l'orange - sans filtrage, et en bouche d'une profondeur et richesse, que c'est Lá, que commence le voyage pour laquelle j'étais venue - elle ne mènera pas toujours au même endroit, comme nos esprits ne sont pas toujours dans le même état, qu'on nous nous retrouvons face à un vin, comme le vin n'est pas toujours dans le même état, si on a pas châtré sur son parcours - j'y retrouve les vins de patience, que j'essaye de faire moi même, et j'aimerais bien en avoir quelques bouteilles dans ma cave, pour croiser leur chemins du temps en temps et voire, où nous en sommes, eux et moi, au moment de chaque nouvelle rencontre....et je suis sure, que cela ne sera jamais ennuyeux....
Le lendemain, j'avais droit à une goutte du TLZ noir 2007, comme tous les rouges de la maison à base d'un cépage autochtone, le Blauer Wildbacher (ruisseau sauvage bleu) - 48 mois en barrique, également mis sans filtrage - un madère, dans lequel il y a à boire et à manger, qui renvoie au coins du feu, une couverture sur les genoux et un bon livre dans le creux du bras....et qui n'en finit pas sur le palais, longtemps après l'avoir finalement avalé.... J'ai hâte, de faire un échange avec un vin de Lisson, un Merlot de 2000 ou un Curé dans la même veine...
Changement complet en passant chez Andreas Tscheppe, qui a ses vigne à 40 km de Strohmeier, ici aussi Chardonnay, Sauvignon Blanc et Gelbmuskateller (muscat à petit grain), des bouteilles de toute beauté
comme chez Franz, que des vins sur le stand, qui ne sont pas encore mises en bouteilles, donc amenés brut de cuve...
et dégustés après les sauvageonnes de son voisin d'abord moins impressionnants, parce que plu fluide, discrets, plein de fraîcheur... mais la aussi, il faut s'y laisser prendre, se donner le temps, de scruter le rétro-olfactif et d'un seule coup, on y est, dans le prés, avec le bonheur d'une journée d'été, carressé d'une petite brise...rajeunie de .... ans - pour moi un paquet:-)....
Terres volcaniques entre 400 et 460 m, tuffeau et basalte et gneiss et un élevage sans ajouts ..des pentes de 70% sur
certains vignes, des terrasses, façonnées par le vigneron lui-même ....là aussi, des sauvignons (les libellules) d'une pureté rare - et la cuvée de la lucane cerf volant
(Hirschkäfer), sorti d'une barrique enterrée pendant 3(?) ans dans le sol, n'a rien de terreux.
Tout les deux travaillent de préférence sans ajout de soufre, tous les deux font des essays avec des amphores, donc des
aventures à suivre... et les photos volées au press-book d'Andreas donnent envie, de partir en voyage réel
Nous n'avons pas eu le temps, de faire le tour de leurs voisins de stand - encore 3 autres domaine, dont une soeur et un
frère Tscheppe... mais le vins des deux premiers nous ont fait voyager...et je pense, nous partirons bien un jour pour de vraie, pour les rencontrer dans leur élément et sur leur terres...