“l’anti-sarkozysme est une facilité, une paresse”

Publié le 27 janvier 2012 par Polluxe

J’ai adoré cette phrase de Hollande hier soir lors de l’émission “Des paroles et des actes” !

D’abord parce que je la trouve juste. Le niveau d’impopularité de la personne de Sarkozy est tel qu’il ne sert à rien d’en rajouter : son style, ses postures, sa façon de gouverner, ses mesures iniques ont déplus à un point qu’il est à mon avis un handicap pour la droite et pour ce qu’elle pourrait mettre en avant comme positif dans le bilan de ce quinquennat. Son agitation récente et ses effets d’annonce n’arrangeant rien… Ensuite parce que c’est un pied de nez à tous les blogueurs et twitteurs qui font de l’anti-sarkozysme primaire leur fond de commerce et qui ne voient pas plus loin que le bout de leur hashtag

Hors donc, Hollande a décidé de se concentrer sur son programme, sur l’avenir et de débattre sur le fond. Cela lui a permis de contourner les tentatives d’attaques personnelles de Juppé qui n’était d’ailleurs pas très à l’aise dans cette posture. Cela faisait peu naturel comme si un conseiller avait préparé en vitesse ce second couteau… Il était plus à l’aise sur les données budgétaires mais là pour le coup, les milliards fusant de part et d’autre, cela faisait débat ministériel entre énarques un peu difficiles à suivre.

Ce qui était frappant chez Hollande c’était son calme. Le calme de ceux qui sont à 5-2 dans le 3e set et qui savent que s’ils gardent le cap, ils vont gagner. Alors qu’en face ça sentait la panique. Car Hollande est d’autant plus difficile à attaquer qu’il ne propose rien d’extravagant dans le principe. Ça va être dur de faire peur dans les chaumières. J’ai retenu qu’il n’allait pas faire “l’essuie-glace” en supprimant tout ce qu’avait fait son prédécesseur mais garder ce qu’il considère comme utile (le Crédit d’Impôt Recherche, le service minimum dans les transports et même l’immigration choisie rebaptisée “intelligente”…), que s’il y avait des mesures dures à prendre ce serait en ayant à l’esprit le soucis de justice, qu’il n’était pas question de faire de la redistribution sans création de richesse en amont, qu’il fallait soutenir la croissance, les PME ou toute entreprise produisant en France, qu’il fallait agir à l’international pour réguler la finance ou protéger l’Europe…

Bref, on est loin du “demain on rase gratis”. On est plus proche d’une forme de bonne gestion en période de crise et de consensus. Pour peu qu’il élimine les scories gauchistes de son programme – il me semble en avoir vu mais il faut que je regarde ça de plus près – et qu’il insiste un peu plus sur des thèmes chers aux français mais laissés en déshérence par la gauche traditionnelle (laïcité, sécurité…), il pourrait gagner haut la main.


Tagged: Elysee2012, Hollande, Juppé, Sarkozy