Poursuivant l’objectif de parvenir à une plus grande équité dans le commerce mondial et notamment en garantissant un revenu décent aux producteurs, le commerce équitable véhicule des valeurs montantes de la société civile et répond aux exigences des nouveaux modes de consommation. Ce n’est pas un hasard si 98 % des français le connaissent et plus des trois quarts y sont favorables.
Pourtant, ce partenariat commercial, plébiscité dans les sondages, ne génère que 350 millions d’euros de chiffre d’affaires en France. D’où peut provenir ce décalage ?
Il semble que la difficulté réside principalement dans la confusion des consommateurs face à la profusion de labels et de certifications privés.
En bref, l’identification des produits estampillés sur de solides bases n’est pas aisée.
Ce n’est pourtant pas faute, pour les professionnels, de se mobiliser pour organiser la régulation et garantir l’image du secteur. La CCIP, à travers le rapport qu’elle vient d’adopter le 26 janvier dernier, a pu le constater et les saluer à cet égard, toutefois, le temps est venu d’entrer dans un mouvement plus affirmé de reconnaissance publique.
En France, une commission a été mise en place afin d’attribuer une reconnaissance publique aux organismes certificateurs qui en feront la demande sur la base d’un référentiel élaboré par les professionnels du secteur.
Dès lors, sans aboutir à une réglementation de type législatif trop rigide, le système français va permettre aux consommateurs d’identifier à bon escient ce qui relève de l’équitable de ce qui n’en relève pas.
Dans un marché mondialisé une telle initiative mérite de prendre de l’ampleur et, pour commencer, au niveau européen. C’est en ce sens que la CCIP a formulé des propositions permettant que le système français très innovant en la matière trouve son alter ego à Bruxelles.
Mais le mouvement nécessite que les commerçants, et notamment ceux de proximité, prennent conscience que l’équitable n’est pas un marché fermé et élitiste, comme le démontre le fait que 60% des produits équitables relèvent de la grande distribution.
C’est pourquoi, la CCIP prône aussi un dispositif d’incitation à distribuer ces produits en connaissance de cause. A cet effet, un mode opératoire élaboré par la Plate-forme pour le Commerce Equitable (PFCE) qui réunit en France les acteurs du secteur est annexé à son rapport sur le commerce équitable.
Cette fois, il n’y a plus de raison de ne pas tenter l’aventure équitable.