Incroyable mais vrai : hier, j’ai décidé de prendre mon courage à deux oreilles et d’affronter ma Lanaphobia. Et c’est donc ainsi que j’ai écouté l’album Born To Die de Lana Del Rey, dans les bacs belges depuis ce vendredi 27 janvier.
Tout a plutôt bien commencé puisque ce sont les magnifiques violons de l’introduction du dernier single qui ouvraient les festivités (d’ailleurs, expliquez-moi pourquoi ils disparaissent ensuite sur le reste du morceau ! Je trouve ça triste). Pour tout vous dire, j’étais presque à l’aise et plutôt confiante, d’autant plus que parmi les quatre titres suivants figuraient Blue Jeans et Video Games, les deux autres chansons qui l’avaient révélée au reste du monde. Et juste quand je pensais ne plus être guérie de ma Lanaphobia, le National Anthem a retenti, accompagné de chœurs d’enfants creepy creepy, si vous me demandez mon avis (si vous ne le demandez pas, mon avis est quand même là et ne change pas).
Reste que pour moi, le véritable hymne de cet album est la track suivante intitulée Dark Paradise. Les cordes du refrain m’ont envoûtée… Que voulez-vous ? Je suis tellement prévisible. Et Lana aussi, finalement. J’aimais l’imaginer schizophrène et je pense que je continuerai à entretenir cette vision : la jeune femme de 25 ans joue toujours les escrocs mêlant mélodies nostalgiques aux accents de folk qui raviront hipsters… et sons beaucoup plus commerciaux frôlant l’urban pop. Mais après tout, pourquoi pas ? C’est vrai au fond : ne serais-je pas un peu trop dure avec elle, moi qui clame toujours que je suis pour l’éclectisme musical ?
Mais mes pensées sereines et pacifiques se sont aussitôt envolées avec l’arrivée du très flippant Carmen et ses murmures de Frenchie (Lana, est-ce toi ?) qui se traîne sur le bridge. J’aurais au moins compris la raison profonde de ma peur : il y a des putains de chuchotements dignes d’un fantôme sur TOUS ses morceaux. Si si, je vous jure !
Pour ce qui est du reste de l’opus, le machiavélique Lolita (oui, j’aime associer Lana à plein de choses effrayantes) m’a presque rappelé du Gwen Stefani. Quant aux morceaux comme Million Dollar Man, This Is What Makes Us Girls ou Without You, sachez que je ne peux pas concevoir les apprécier dans d’autres conditions que saoule dans un bar perdu au fin fond des États-Unis (comprenne qui pourra).
Au final, Lana, au moins je la vois, au mieux je me porte, c’est vrai. Mais en ce qui concerne sa musique, je pense que je pourrai la supporter. Et peut-être même l’aimer en un froid dimanche d’hiver, faisant la baleine dans mon lit (dédicace à ma Chicken Wing) comme une malpropre en pensant que pas une seule âme sur cette terre ne se soucie de mon existence (et c’est bon, arrêtez : vous aussi vous vous lavez pas le dimanche… non ?).
De toute façon, avec ma collègue au boulot, on a parié que l’ex-chenille Lizzy Grant/Lana Del Rey terminerait dans le Club des 27 (oui, même si elle a lâché l’alcool). Ou qu’elle aurait la carrière d’un papillon de nuit. Born To Die (soon), en somme.
À écouter d’urgence : Born To Die, Blue Jeans, Dark Paradise.
Lana Del Rey Born To Die, dans les bacs depuis le 27 janvier (Universal).