“Qui aime loyalement est plongé dans la douleur et l’anxiété, quand les désirs ne sont pas satisfaits.”
Composés vers 1160 à partir d’anciens contes bretons, les lais sont des récits d’amour où le merveilleux côtoie le monde courtois et aristocratique.
Le lai du chèvrefeuille retrace en réalité une partie de l’histoire d’amour mythique de Tristan et Iseult.
Tristan, exilé par le roi Marc suite à son aventure avec la reine Iseult, se rend en Cornouailles pour tenter de voir sa bien aimée. Il guette son passage dans la forêt et invente un stratagème pour pouvoir communiquer avec elle. Sur une branche de coudrier (notons la symbolique phallique au passage !), il grave une déclaration somme toute assez végétale qui évoque les liens unissant le coudrier et le chèvrefeuille qui a tendance à s’enrouler autour des branches ( le sous – entendu est assez explicite !). Car si le chèvrefeuille et le coudrier peuvent coexister très longtemps ensemble,dès l’instant où l’on les sépare, les deux végétaux se décomposent.
Lorsque la reine Iseult voit le message “Bele amie, si est de nus / Ne vus sanz mei, ne jeo sanz vus” ( Belle amie, ainsi en est-il de nous : ni vous sans moi, ni moi sans vous), elle comprend immédiatement que Tristan l’a rédigé et va le rejoindre pour de douces retrouvailles (et tout est dans la suggestion du texte médiéval ! )…
Ce lai est assez court mais offre une variante particulièrement intéressante de cet épisode de Tristan et Iseult (le fait
Billet rattaché au Challenge amoureux, catégorie “Histoire d’amour mythique”.