Laurent Wauquiez et Jean-François Copé, une fois de plus, ont choisi la peur, la caricature et le mensonge en déclarant que le programme présenté par François Hollande tournait le dos aux classes moyennes.
A aucun moment, dans son projet, François Hollande ne prévoit la suppression de la défiscalisation des emplois à domicile, créée par Lionel Jospin. Au contraire, il la maintient. A aucun moment, il ne propose de supprimer l'abattement de 10 % sur les salaires et pensions. A aucun moment, il ne projette d'abandonner la PPE que la gauche a créée. En aucun cas, le rapprochement de l'impôt sur le revenu et la CSG n'aggravera la fiscalité pesant sur les classes moyennes, au contraire.
Le principe même qui anime la grande réforme fiscale dont François Hollande a fait une priorité, c'est la Justice, la suppression des cadeaux fiscaux dont les plus riches des Français seuls ont pu bénéficier au cours de ces dernières années. En plafonnant à 10 000 euros les avantages tirés des niches fiscales, ce sont les plus riches des Français qui sont concernés. En instituant une tranche à 45 % pour les revenus supérieurs à 150 000 euros par part, ce sont les 1 % des plus aisés des Français qui sont concernés. En rétablissant un véritable impôt sur la fortune, mais en en exonérant les foyers qui possèdent moins de 1,3 million d'euros de patrimoine, François Hollande protège les classes moyennes et n'atteint que le 1 % des Français les plus riches.
La vérité, c'est que les classes moyennes sont aujourd'hui en train de payer la facture que Nicolas Sarkozy leur a présentée. Qui paye aujourd'hui les 2,2 milliards d'euros de taxes sur les mutuelles, si ce ne sont les classes moyennes ? Qui est victime aujourd'hui du nouveau barème de l’impôt sur le revenu qui va taxer les catégories moyennes de plus de 1,8 milliards d’euros et va faire payer 200 000 foyers supplémentaires, si ce ne sont les classes moyennes ? Qui va payer, les 1,9 milliards de TVA supplémentaire déjà votés, si ce ne sont les classes moyennes ? Et qui sera frappé de plein fouet par la hausse massive annoncée de la TVA si ce ne sont les classes moyennes ?
La vérité c'est que la vache à lait de Nicolas Sarkozy aura été la classe moyenne. La vérité c'est que celui qui se veut le défenseur des classes moyennes n'en aura été que le fossoyeur.